Faire ses preuves (conclusion)

Tout au long de cette semaine, Nindesiel avait laissé ses troupes s’acquitter des tâches imposées par Laerdan, vexée et déçue par l’ingratitude du Conseil du Nord. Elle maintenait que le chantage qu’imposait l’elfe était déloyal, et remettait en cause toutes les actions qu’elle avait accomplies à ce jour pour défendre les intérêts de la faction.
Ludina était parvenue à faire un rapport modéré à l’intention de sa chef, mais cette dernière n’en caressait que plus de rancœur à l’encontre de Laerdan : on souffrait de la pression exercée par l’Angmar sous tous les cieux de l’Eriador : la menace, si elle était moindre dans d’autres régions, s’avérait d’autant plus grave qu’elle grandissait minute après minute.
Bien sûr, défendre le Conseil du Nord était important ! Tout bastion d’espoir, toute source de soutien en ces heures sombres méritait d’avoir sa chance ! Qui aurait pu dire si, à la fin de tout, les survivants des Peuples Libres n’auraient pas été contraints de se réunir dans les cavernes de Gath Forthnir pour mener une dernière bravade héroïque au nez et à la barbe d’un ennemi victorieux ?
Mais d’un autre côté, la lucidité engageait la chasseresse à la prudence : si perdre le bastion du Conseil du nord permettait de sauvegarder les frontières de l’Evendim et des Hauts du Nord en agissant dans l’urgence, et d’épargner, au prix de quelques vies, celles de dizaines de milliers de personnes, alors Laerdan avait tort ! Les Compagnons de Route et leurs alliés mettaient chaque jour leurs vies en péril, dans toutes les régions qui luttaient contre l’oppression, sans attendre de remerciements en retour, ni de soutien !
L’alliance avait fait son choix : celui de faire passer les intérêts du plus grand nombre avant leurs existences propres. Et soudain, depuis que Nindesiel avait remis les pieds dans l’Angmar, on lui demandait de modifier ses objectifs, afin de prêter main forte à tous les nécessiteux qu’elle croisait en chemin !
Alors que les rumeurs et les plans qui avaient été ourdis longuement par les séides du Mordor se mettaient en place, les Compagnons de Route devaient prouver à ceux qu’ils croyaient leurs alliés et amis, qu’ils étaient dignes de la confiance qui leur avait été accordée jadis. Que de temps perdu, quand l’urgence était de mise en raison de la menace ! Que de tempérance ! Que de faiblesses qui laissaient entendre que le Conseil du Nord perdait peu à peu ses lettres de noblesse !
L’an précédent, à peine, Laerdan n’aurait jamais songé une seconde mettre les Peuples Libres à l’épreuve ! Bien sûr, ses appels à l’aide auraient dû être entendus jusqu’à Bree ou plus loin, mais qui pouvait dire désormais quels dangers empêchaient les renforts d’arriver, ou les contraignait à demeurer chez eux ?
Se fondant dans les ombres au fil de sa progression, la chasseresse releva la tête pour contempler les remparts d’obsidienne de la citadelle d’Urugarth, au-dessus de sa tête : le bastion du Roi-Sorcier, le lieu où grandissaient les pires créatures de cette partie du monde, en attendant que leur maître ouvre en grand la porte qui les lâcherait sur l’Eriador.
Baissant son regard, elle contempla le sentier sinueux qui descendait dans les ténèbres, jusqu’au liseré blanc du pied du Mont Gram qui naissait à l’horizon à l’Ouest. Là-bas, à une ou deux journées de marche, elle attendrait la Muraille de Fer, immense édifice construit dans les cols qui menaient au Forochel : hérissée de pics d’acier, bâtie dans les roches les plus robustes, la Muraille, ce rempart titanesque qui traversait les montagnes de part en part comme une monstrueuse saillie, était inexpugnable sauf, si le plan monté avec l’aide de Calenglad fonctionnait…
Des ordres, récupérés sur les angmarims qui tenaient la majeure partie d’Annuminas, stipulaient clairement que Mordirith, le Faux-Roi, allait faire envoyer une légion complète de montagnards jusqu’en Evendim, afin de remonter vers les Hauts du Nord en contournant la majorité des défenses. Et de là, en traversant les Champs de Fornost et les collines dévastées où s’étaient établis les orques, cette puissante armée serait à moins d’un jour d’Esteldin !
Le bastion des Peuples Libres serait alors pris en étau entre deux forces si puissantes qu’elles pourraient redescendre sur Bree dans la foulée, et briser le peu de résistance qu’il demeurait encore en Eriador ! Ainsi, le Nord-ouest de la Terre du Milieu se trouvait-il à quelques semaines de la domination totale par les forces du Seigneur des Ténèbres… et les derniers alliés à travailler main dans la main avec les Rôdeurs du Nord, étaient bloqués aux Portes de Carn Dûm par un conseiller un peu trop tatillon…
Si Nindesiel et ses Compagnons ne pouvaient entraver la marche de la légion de l’Angmar, afin de gagner quelques précieuses journées à la Garde d’Annuminas pour organiser les défenses de Cirith Rhîw, les ruines des royaumes d’Arnor achèveraient d’être réduites en cendres !
Quand elle pensait que la marche qu’elle entreprenait seule aurait dû se faire en compagnie de tous ses confrères et alliés, elle ne pouvait que verser des larmes de rage en se résignant à l’autorité de Laerdan…
Elle progressa de quelques kilomètres avec prudence, évitant soigneusement quelques vigies et tours de garde, et parvint en surplomb de vastes cantonnements déserts : à perte de vue, des tentes avaient été abandonnées à même la poussière, des brasiers achevaient de consumer les braises de frêne noir. Dans le sillage de la légion ne demeuraient que dévastation et roche nue. Tel était le destin qui attendait les Terres du Nord si la horde qui avait séjourné là s’établissait plus au sud.
Un pincement au cœur, elle pria pour que la légion ne se soit pas encore enfoncée dans l’enceinte de la Muraille : la région gelée qui se trouvait au-delà de la passe, était connue pour avoir subi le fléau de Morgoth. Repensant à Ludina, qui lui disait qu’elle ne trouvait pas cet endroit si terrible, Nindesiel se dit que la gamine, si courageuse fut-elle, manquait cruellement de plomb dans la tête, et n’avait pas encore vécu le pire, dans cet endroit ou un autre.
Décidant de progresser rapidement à flanc de falaise afin d’éviter les silhouettes des ouargues qui se dessinaient dans la pénombre en contrebas, la chasseresse progressa d’appuis en appuis, bondissant sur la roche à des endroits qu’aucun ennemi n’aurait soupçonnés, à des dizaines de mètres au-dessus du sol ferme. En ce lieu, la moindre chute pouvait être fatale, mais c’était aussi le moyen le plus rapide de s’approcher de la porte de la Muraille de Fer, et de constater de ses propres yeux si ses amis ne seraient pas en retard.
Combien d’heures s’écoulèrent sous le soleil sanglant, avant que la pénombre cendreuse ne recouvre tout ? Se concentrant sur sa progression, la chasseresse se fit fort de ne pas y songer, et ne s’arrêta que lorsque son estomac se mit à rugir : qu’elle regrettait le Lembas de la Lorien ! Celui que les elfes faisaient en Eriador était loin d’être aussi consistant ! Elle sortit néanmoins une gaufrette de son cabas et mordit dedans, mâchonnant longuement avant d’avaler, en contemplant la brume lointaine qui recouvrait encore l’horizon, au plus près du gigantesque rempart de métal.
Elle se remit en route en grognant, son escalade prolongée commençant à lui causer des courbatures et à saper ses forces. L’air vicié rendait sa respiration douloureuse, mais elle n’avait pas le choix. D’un côté, elle regrettait le départ de Lanye qui, téméraire se serait acquittée de cette tâche sans le moindre remord dans son désir de gloire. Nindesiel, pour sa part, avait toujours détesté l’Angmar, ayant suffisamment de travail à abattre dans les autres régions pour parvenir à éviter ses frontières jusqu’à présent. L’aube grise naquit à l’Est bien avant que la grimpeuse ne soit épuisée par sa progression, mais lui intimant néanmoins quelques heures de méditation afin de retrouver la paix de l’esprit.
Elle n’avait guère dû se reposer plus de quelques heures en deux semaines, et commençait à accuser sévèrement le contrecoup pour avoir négligé son corps. Elle grimpa d’une dizaine de mètre pour gagner de l’altitude, et s’installa sur un promontoire rocheux, pour contempler le paysage.
Elle eut un haut-le-cœur : en contrebas un fleuve noir et étincelant glissait sous la muraille et se perdait vers les cols du Forochel. La mouvance désordonnée de cette onde ne pouvait signifier qu’une seule chose : ce serpent ininterrompu était constitué de milliers de monstres qui partaient s’acquitter de la mission du Roi-Sorcier !
Alors la chasseresse pleura : malgré tous les efforts, la porte serait refermée avant qu’elle n’ait regagné Gath Forthnir. Le délai imposé par Laerdan, cumulé à celui imposé par Gisur, venaient de signer un échec sans précédent pour les Compagnons de Route et leurs alliés, malgré toute la bonne volonté que les défenseurs avaient pu mettre à s’acquitter des devoirs qui leur étaient imposés.
Seule, elle n’avait aucune chance de saboter l’avancée de la légion, et devait se résoudre à faire demi-tour…

Quand elle passa sous l’arche de roche qui ouvrait sur les galeries de Gath Forthnir, elle prêta une oreille distraite au récit enthousiaste de Sylmerhiel et Alahir, qui annonçait que tous les alliés avaient gagné la confiance du Conseil du Nord, et pouvaient désormais franchir l’Est de l’Angmar à l’aide du sentier sûr et des montures du bastion.
Elle foudroya du regard quelques rôdeurs qui eurent l’audace d’applaudir, et se dirigea vers le bassin où Laerdan l’attendait en souriant de satisfaction : « Dame Nindesiel… vous pouvez être fière du travail abattu par vos hommes…
— Je vais vous en donner, du travail, moi ! Rugit-elle hors d’elle. Votre splendide fierté, votre superbe stupidité et votre entêtement viennent de condamner l’Evendim en premier lieu, et toutes les régions au sud à plus longue échéance ! Oh oui, Maître Laerdan ! Vous pouvez être fier ! Votre Conseil du Nord est hors de danger, puisqu’il ne reste désormais plus le moindre angmarim en Urugarth ! »
Elle se tourna pour s’adresser à ses compagnons, laissant Laerdan médusé comme il tentait de comprendre les propos qui lui étaient tenus : « A l’heure qu’il est, la Porte de la Muraille de Fer s’est refermée, et nous n’avons plus aucune chance d’endiguer la marée de l’Angmar depuis ici. Le Forochel tombera sous un mois, puis l’Evendim, et ce sera finalement le tour des Hauts du Nord. En moins d’un an, grâce à l’imbécillité d’un être trop fier pour admettre ses torts, tout l’Eriador devra faire face à la menace de l’Angmar, qui a contourné les difficultés posées par le Conseil du Nord ! »
Revenant face à Laerdan, elle conclut : « Profitez bien de la confiance que vous nous avez accordée, Maître Laerdan, car vous ne me verrez plus jamais dans l’enceinte de votre bastion ! Pour défendre quelques dizaines de personnes, vous avez choisi d’en sacrifier des milliers ! Vous n’avez pas même daigné prêter l’oreille à mes arguments, et il est désormais trop tard pour que mes amis se mettent en route. Vos délais et vos chantages ont finalement atteint leur but, à se demander si vous n’œuvriez pas pour l’ennemi, tout elfe que vous êtes ! Maintenant que je suis contrainte à tourner les talons pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, je me désintéresse totalement de votre sort !
« Et ne vous y trompez pas ! Désormais, par votre imprudence, c’est vous qui avez une dette envers tous les Peuples Libres ! Si vous parvenez à vous en acquitter, je parviendrai peut-être à excuser votre attitude passée. Car mes amis et moi allons devoir saigner bien davantage pour abattre l’ennemi vous ne le pourrez jamais personnellement... »
Laerdan blêmit en comprenant enfin le poids de son erreur, et parvint juste à balbutier : « Mais… comment aurions-nous pu savoir ce qu’il en était, alors que vous n’avez rien dit…
— Non Laerdan ! Coupa-t-elle vivement. Vous ne vous en tirerez pas à si bon compte ! Vous n’avez pas daigné écouter mes arguments ! Vous m’avez envoyée paître comme une malpropre, et vous avez soumis mes alliés à un chantage odieux, auquel Gisur de Gabilshathûr s’est-lui aussi prêté ! Sans ces quinze jours d’interruption dans notre progression, nous aurions pu atteindre la Muraille de Fer et saboter son mécanisme, ou nous mêler aux Angmarims et les empoisonner dans leurs cantonnements afin d’empêcher l’invasion qui se déroule désormais !
« Mais tous ces espoirs viennent d’être soufflés comme une chandelle sous le vent, parce que les soutiens que mes amis et moi étions en droit d’attendre dans l’Angmar, n’ont été que des oppositions et une aide timorées. Doutez-vous-en ! Halbarad sera avisé en temps et en heure, s’il n’est pas déjà parti pour le Sud, car une requête l’engageait à s’engager sur le sentier de la guerre face au Mordor. Et à ce niveau, il y aura bien un autre Dunadan pour prendre son rôle, et les mesures qui s’imposent !
« Pour l’heure, je n’ai d’autre choix que de regagner Tinnundir pour avertir Calenglad de mon échec, alors qu’il comptait tant sur ma réussite ! Et, si je ne peux contraindre mes amis à m’y suivre après avoir parcouru tant de chemin pour parvenir ici, je les engage vivement à se presser de rejoindre le front. »
Sans adresser un regard aux membres du Conseil du Nord qui s’approchaient pour comprendre ce qui venait de ses dérouler, Nindesiel quitta les galeries, Alahir et Ludina dans ses traces. La jeune capitaine, une fois à l’extérieur, lui demanda d’une voix craintive : « On fait quoi, maintenant ?
— Ce que nous pouvons, grogna la chasseresse. Je pars sur l’heure pour avertir la Garde et les Rôdeurs de la menace. Quant à vous, je ne peux que vous conseiller de faire pour le mieux, quelle que soit votre destination…
— Et c’est tout ? S’enquit Alahir, déçu. Nous abandonnons après tant d’efforts et de souffrances ? Cédons-nous face à l’ennemi ? Je croyais que nous étions prêts à tout sacrifier pour la victoire…
— Je ne peux plus rien pour cette région, s’excusa Nindesiel. J’ai fait mon possible. C’est sous d’autres cieux que se poursuivra la bataille pour moi. J’ai accepté le rôle de chef à contrecœur, mais je dois à présent m’accommoder des responsabilités diplomatiques qui vont avec, et qui semblent, elles aussi, être une guerre en soi… je ne peux plus m’en remettre qu’à votre décision, et à la confiance que j’ai en vous tous. » Elle se tourna vers ses alliés, qui s’étaient tous réunis à l’extérieur du bastion, et déclama pour être entendue de tous : « Que tous ceux qui veulent se battre en Angmar poursuivent l’œuvre de destruction massive que nous avons commencée pour servir les intérêts des ingrats du Conseil du Nord. Il reste nombre d’objectifs en Carn Dûm, ou en Barad Gularan, qui méritent d’être atteints afin d’assurer la sécurité de la région. Pour ma part, j’engage ceux qui veulent rebrousser chemin à se retrouver à Tinnundir pour décider de la suite des événements… je m’excuse par avance : alors que nous n’avons guère eu le temps de nous reposer ces quinze derniers jours, nous devrons patienter plus longtemps encore si nous devons faire la chevauchée en sens inverse, en faisant le minimum de pauses. Je peux tout à fait comprendre ceux qui voudraient s’accorder un délai, ou qui changeraient d’objectif pour défendre d’autres intérêts.
« Cet échec a tout pour nous saper le moral, alors que l’épuisement nous guette déjà. Mais je ne cèderai pas à l’abattement, car je n’en ai pas le droit. Que chaque groupe s’en remette à ses officiers afin de décider de la marche à suivre. Et j’espère à bientôt… »
Elle se remit en route, laissant ses amis médusés à leurs réflexions. Sylmerhiel marcha pour s’arrêter au côté des deux capitaines : « Que faisons-nous ? Allons-nous dormir un peu ? Comme Nindesiel vient de le dire, nous sommes exténués et nous avons besoin de repos pour réfléchir convenablement à la situation…
— Pour ma part, conclut Alahir en prenant la direction des écuries, je dormirai quand je serai mort ! »
Levant le bras et rugissant en signe de victoire, Ludina se suivit en trottinant…

Andrago se tenait non loin de la scène. Il regardait Nindesiel avec grand intérêt, cette chasseresse avait un charisme fou et il buvait ses paroles en comprenant le sens de sa colère, son désapointement, sa détresse...

"Par Mahal, La guerre contre l'ennemi bat son plein et la discorde commence à s"installer au sein même des peuples libres. Les chances s'amenuisent, les hordes avancent pour nous attaquer sur deux fronts. Angmar... Forochel... hmmmm, je vais de ce pas faire comme a dit Dame Nindesiel, je vais retrouver Yamathorin et lui parler de l'urgence de la situation." Avant qu'il se plonge dans ses pensées, la silhouette d'une elfe apparut à l'embrasure de la porte de sa chambre :
"Alors Andy on parle aux murs... tu ne digères pas les 12 cailles que tu as mangées il y a une heure ? Ou alors la vue des êtres spectraux t'a rendu fou ?" Ienor souriait à Andrago et il lui rendit en l'invitant à s'asseoir à sa table. Il prit deux gobelets en terre cuite et une bouteille au liquide ambrée.

Ienor s'assit et s'emparant d'un gobelet regarda la bouteille avec envie : "de l'hydromel ! Où as-tu déniché cela Andy !
- Cela vient de par chez moi, mon amie, goute moi donc celui-ci il est excellent"
Ils burent en silence afin d'apprécier réellement les premières lampées. Puis Andrago regarda brièvement Ienor : "Et ton beau Capitaine ? où est-il parti ?
- Il arrive d'ici peu, accompagné de miss pocharde !
- Ouh la, je devrais peut-être planquer ma bouteille alors, ria Andrago. Mais nan, ce sera un plaisir de lui offrir un verre.
Ienor jeta un regard un peu agacé envers Andrago et ça amusait le hobbit.

"Trèves de plaisanteries, l'heure est grave et même si ta compagnie me redonne le sourire, j'allais me plonger dans l'élaboration d'un plan et en parler avec Yamathorin. Peut-être veux-tu m'aider chère Ienor ?
- Volontiers, Andy mon ménestrel préféré !
- Bien, j'ai longuement duscuté avec Yamathorin, il y a quelques jours et la Légion de Mahal se doit aussi couvrir l'Eriador entier afin d'être présent sur la plupart des fronts. Godrin se trouve à Tarmin-Sursa avec Raghnor et j'attend de ses nouvelles de son incursion à Carn Dum. Blandir est parti aux Landes d'Etten car la guerre y fait rage et Mahal sait que Blandir aime l'action. Wengweng, aucune nouvelle depuis que je l'ai rencontré à Annuminas. Ledoniel suit son bonhomme de chemin entre Terres Solitaires et les Hauts du Nord, dans l'espectative de rejoindre Ost Guruth et Esteldin... Les routes sont toujours aussi dangereuses pour elle. Yerlina défend la Comté, ce dont je la remercie. Et enfin Thendrid, que j'ai vu hier s'en était revenu de Garth Agarwen mais la fatigue lui a fait perdre quelque peu la mémoire.
- Concernant Godrin, je peux te dire qu'il va bien. Je suis allé à Carn Dum avec lui mais nous avons rencontré un echec cuisant aux portes des herses ornées. Elles étaient fermées et nous avons appris que Barashal un Seigneur Gorthorog était en possession de cette clef. Les combats furent rudes et extrêmement longs car la route qui mènent à Barashal est infestée de trolls, Angmarins et de peuples pâles.
- Aie ! Je vois...
- Bonjour Maître Ménestrel Andrago des Pâles... Ta présence me réchauffe le coeur ! Alahir entra dans la pièce.
- Viens donc te réchauffer le corps avec ceci Capitaine ! Hydromel de Chanteclair ! C'est du bon, c'est de l'hydromel fait maison.
- Eh bien trinquons à la bonne humeur d'Andy dans ces moments sombres.
- Non trinquons à notre amitié, parce que je ne veux pas garder un honneur qui ne m'est pas uniquement dû, nous formons un groupe uni et puis ma bonne humeur n'est que superficielle, comme j'en parlais à ta moitié... Nous devons nous retrouver sur plusieurs fronts à la fois et chacun doit faire ce qu'il peut pour contrecarrer les plans angmarins. Il nous faut aussi établir le raid à la faille de Nurz Gashu. Nous sommes dorénavant assez nombreux pour commencer à faire trembler les murs de cet endroit immonde.

- C’est déjà un beau début. Mais ensuite ? rétorqua Ienor

- Ensuite ? Là est la question Ienor. Je dois repartir dans mon pays pendant quelques jours. Mais je réfléchirais pendant ce temps et Thendrid du Rohan sera là pour prendre les différents messages. Il va se trouver très souvent dans la région car il y doit accomplir certaines tâches et doit aider paraît-il une ancienne connaissance qu’il avait lorsqu’il était tout jeune capitaine.

Puis ils burent tous les trois, oubliant les troubles pendant quelques temps, l’amitié, les rires remplacèrent les douleurs, la mort et la tristesse. Décidemment, ces trois aventuriers devenaient inséparables. Il ne manquait plus que la bonne humeur d’Ethorn et Andrago espérait le revoir très vite.