On va les faire, nos preuves!

Passablement éméchée, une satanée migraine lui lancinant le crâne comme autant de pointes de feu qui dardaeitn son cerveau, Ludina se leva en titubant de la petite table qu'Alahir et elle s'étaient octroyée dans les galeries de Gath Forthnir, au détriment des artisans nains.
D'humeur maussade, elle laissa néanmoins naître un sourire au coin de ss lèvres en voyant son compagnon avachi sur la table, la flasque de liqueur vide toujours à la main: Alahir était costaud! Un robuste gars plein de nobles intentions, valeureux, courageux, mais pas encore assez solide pour résister à l'intensité d'une beuverie en sa compagnie.
Et quand elle envisageait le mal de crâne qui cognait contre ses tempes au fil du rythme sanguin, Ludina était forcée de reconnaître que sans son etraînement passé, elle dormirait elle-aussi à l'heure qu'il était.

Il devait être tard. Très tard même, à ce qu'elle pouvait juger par le vide du complexe, et les corps recroquevillés sur les paillasses aux quatre coins du dédale. Seuls quelques gardes patrouillaient pour s'assurer que le calme et le repos de chacun ne serait pas perturbé par une incursion ennemie.

Elle emprunta un dédale de grottes en se tenant la tête de la main gauche, pour débouler dans la grande salle souterraine, au centre de laquelle se trouvait un petit lac, soutenu par des colonnades de pierres taillées, quelques dalles de roche ouvragées à même le massif servant d'escalier primitif pour en gagner le fond: cet endroit était vraisemblablement la seule source d'eau potable de toute la région, à ce qu'elle en savait, et n'était autre qu'un antique atrium, dans lequel plus personne ne venait se nettoyer, dans un ouci d'économie.
La capiaine de guerre s'étonna de laisser ainsi ses pensée divaguer: sans doute ses études lui avaient-elle été profitables au point qu'elle parvenait peu à peu, à envisager le monde autrement que comme un vaste champ de foire. Ou peut-être, contre toute attente, était-elle en train de grandir ?
Elle s'agenouilla devant le bassin, rabattit la capuche de sa pélerine sur ses épaules, ôta ses gantelets, et s'aspergea copieusement le visage d'eau glacée pour se réveiller.

Une voix naine venant de son dos la fit sursauter: "Allez-vous mieux, après avoir, avec votre ami épanché toute votre rage dans l'alcool?"
Réajustant ses protections et vêtements, elle se redressa aussi dignement que possible, avant de faire volte-face en grognant: "On va dire ça comme ça, Maître Ongli. Mais je ne crois pas que votre Laerdan va s'en tirer à si bon compte, si Alahir se réveille avec la même migraine que celle qui me martèle la tête. Pour un elfe, j'ai trouvé qu'il avait des manières de pourceau!
_ N'en avez-vous jamais assez, de passer votre temps à feindre la colère et de vous laisser aller à cette agressivité permanente, Dame Ludina? Ironisa le nain. Ne me faites pas croire que vous n'avez que grossièretés et méchancetés en tête...
_ Serais-je toujours moi, demanda-t-elle, si je changeais subitement de comportement? Mes amis risqueraient de ne plus me reconnaître, ne pensez-vous pas?
_ Un diamant brut demeure-t-il un diamant, lorsque l'artisan le façonne? Eluda le nain. Certes, mai comme vous le dites, la perception qu'en ont les gens change sensiblement à son égard...
_ Merci pour le diamant, parvint-elle à sourire en s'asseyant sur le rebord du bassin. Il es rare que l'on m'adresse ce genre de paroles, à l'accoutumée. C'est plus souvent des "Lulu" ou "La grosse Lulu", ou encore "Grande gueule", et j'en passe. Mais nous nous éloignons du sujet."

Le nain vint s'installer à la droite de la jeune femme, ses courtes jambes pendant nonchalamment à quelques dizaines de centimètres au-dessus de l'eau. Il finit par soupirer avant d'expliquer: "N'allez pas croire que Laerdan est un ingrat, capitaine. Il est aigri car nous n'avons pas assez de renforts, et que nos ressources s'amenuisent rapidement. Et il n'est pas le seul ans ce cas, malheureusement. Avec le réveil du balrog de la Faille, notre avant-poste n'est plus qu'une étape sur la route, et les combattants de Peuples Libres n'y séjournent jamais longtemps, afin d'aller endiguer une menace plus grave encore.
"Peu d'approvisionnement, peu de troupes, peu d'espoir. Quand les combats ont commencé à se faire légion sur la route de Nûrz Gâshu, nous avons été largement mis à contribution, sans rien attendre en retour. Mas les pertes furent nombreuses, et nul ne vient plus nous prêter main forte, pour les raisons que je viens d'évoquer.
"En revanche, tous s'arrêtent encore ici pour une halte d'une nuit, et quémandent, quand ils n'ordonnent pas de recevoir nos faveurs. Quand nous avons décidé, de concert, de mettre les décisions du Conseil du Nord entre les mains de Lorniel, Laerdan et Golodir, c'était afin que le plus gros des résistants que nous sommes puisse se consacrer activement au combat.
"Mais nos nouveaux chefs, voyant que malgré leurs choix nous demeurions quantité négligeable aux yeux des Peuples Libres, ont décidé, pour le mieux je pense, de ne pas être de simples vaches à lait que l'on vient traire avant de les abandonner dans un champ de ruines... d'où cette mise à l'épreuve."

Ludina hocha la tête, pesant le pour et le contre de l'argument: "Vous auriez dû demander de l'aide, tout simplement...
_ C'est ce que nous faisons, avoua le nain avec amertume, quoique avec une certaine autorité maladroite. Fare peser cette espèce de chantage sur les épaules des quémadeurs est le seul moyen dont nous disposons, pour être certains que nos voix sont entendues. Je ne dis pas que j'agrée cette décision, mais elle devient nécessaire et ce, tant que le mal règne à Carn Dûm.
_ Vous rendez-vous compte que mon alliance, qui tente de rallier le Forochel pour couper l'herbe sous le pied des angmarims, aurait tout aussi bien pu passer par la porte de l'Evendim? Ma chef n'a pas choisi le chemin le plus simple, car elle sait que le mal dont vous parlez, est partout. Elle était sûre, qu'en revenant ici, elle trouverait des alliés et du soutien, comme ce fut le cas lors de ses premiers passages, voilà un an...
_ Je le sais, admit Ongli en baissant tristement la tête. Tout le Conseil le sait! Agir ainsi plonge une épine dans le flanc des Peuples Libres, et peut causer des délais dans certaines affaires prioritaires. Cependant, demandez-vous si, dans un an d'ici, nous n'aurons pas été anéantis fute de soutien. C'est contre cela que luttent les décisionnaires. La mise à l'épreuve n'est qu'u prétexte selon moi."

Ludina contempla son reflet dans l'eau, rfléchissant longuement à tout ce qu'elle avait vécu depuis qu'elle avait abandonné la garnison d'Archet: les Galgals, la Vieille Forêt, Agamaur, la traque des cavaliers noirs dans la Trouée des Trolls, la chute de tant de suppots du Sombre Roi de l'Angmar, au prix de tant de souffrances! Même les récentes échauffourées en Annuminas et autour de Rantost lui semblaient désormais lointaines. Dans les terres cendreuses du Mont Gundabad, le temps semblait s'écouler tellement plus vite, de façon tellement morne.
Elle finit par admettre dans un murmure: "Je vais le faire! Je ne suis pas allée aussi loin pour faire marche arrière! Et tout ceux qui tomberont sous ma lame seront une menace de moins pour les Peuples Libres de quelque horizon que soient ces peuples! Je ne le fais pas pour moi, puisque je n'ai aucune certitude de voir le terme de cette guerre à cause du danger omniprésent qui me guette, mais je prépare le terrain aux générations futures...
_ Est-ce la raison pour laquelle vous vous riez des épousailles de vos amis, Dame Ludina? S'enquit le nain en toute indiscrétion.
_ Mariages, enfants, soupira-t-elle. Comment pourrais-je songer à me lier à quelqu'un dans ces heures sombres? Comment, si j'enfantais, pourrais-je supporter d'offrir la violence et la misère de ce monde à mon bébé, pour tout héritage? Comment pourrais-je tolérer de perdre mon époux ou de le laisser veuf, si l'un de nous devait survivre à cette sombre époque? Selon moi, Maître Ongli, nous ne sommes que peu de choes sous les cieux, et la lumière du souvenir est évanescente dans l'esprit de chacun. Au moins, si je dois mourir demain, ne laisserai-je que peu de larmes dans mon sillage.
_ Ne niez pas votre existence...
_ Je ne la nie pas, souria la jeune femme. Bien au contraire! Je lui ouvre pleinement les bras par mes actions. Je me ris de la mort, tout en redoutant l'heure où elle surviendra inévitablement. Je force ma joie et ma mauvaise foi pour communiquer mon entrain à mes amis, et je profite de tous les bons moments que m'offre cette vie, à chaque seconde. C'est à ce seul prix que je pourrai m'éteindre sans regrets.Et si je survis à cette guerre, peut-être que, moi aussi, j'aurai le droit ou le devoir de fonder une famille, afin de ramener la vie en des terres dévastées par les batailles..."

Le nain se redressa, étonné par les propos qu'il entendait: "Je dois avouer, Dame Ludina, que j'étais sceptique quant à votre comportement. Les ragots qui étaient colportés jusqu'alors faisaient état d'une rombière au caractère ruguex et désagréable... je m'attendais à des insultes et des remarques déplaisantes, et vous voilà à philosopher avec quelqu'un qui est presque un inconnu. Cela pourrait considérablementchanger votre réputation, si cela se savait...
_ Gardez-vous en, Maître nain, feula-t-elle pleine d'une feinte colère. L'heure n'est pas encore propice au relâchement. Et jusqu'au jour, béni entre tous, où je pourrai enfin jeter armes et armures, je veux que l'on m'envisage comme une incorrigible charretière, au langage peu châtié, et peu trop vive à s'emporter!"
Le nain s'éloigna lentement, la laissant à ses pensées. Il manqua d'éclater de rire en constatant les quelques silhouettes dressées dans l'ombre qui avaient épié cet entretien.

Ludina allait suivre le nain, et surement réveiller Alahir, il était temps de reprendre les combats.
Alahir, justement se tenait là, non loin du lieu ou elle s'était laissé aller à quelques confidences.
Il était debout, adossé à la paroi, les bras croisés, la capuche de sa cape ne laissant apparaitre qu'un sourire en coin.
"Evidemment tu as tout entendu je parie..." Ludina regrétait son relachement.
"Rien de bien nouveau, pour ceux qui te connaissent un peu en tout cas.
Comment va ton crane?" demanda t'il en s'avançant.
"Et le tien?Tu dors tard dis donc. Tu manques encore d'entrainement pour me suivre sur ce terrain." Ludina le taquinait, mais le sourire d'Alahir lui gacha un peu le plaisir.
Le capitaine du Gondor ne se tenait pas le crane, et il semblait se mouvoir avec aise.
" Mon crane va très bien. Crois tu qu'au Gondor les soldats ne savent pas faire la fête? Nous fêtons chaque victoire. L'entrainement nous à permi d'être toujours prêts, même après une soirée de beuverie."
Il était sèrieux, les yeux dans le vague, comme s'il se rappelait de lointains souvenirs. Ludina, pour une fois était muette.
"Je te raconterais mon histoire une autre fois." poursuivi t'il" Tu l'as dis, l'heure n'est pas au relachement, sache juste que je suis plus vieux que je n'en ai l'air. Ce qui me laisse un peu d'avance sur toi concernant la manière de récuperer aprés une soirée arosée."
"Tu ne m'as pas répondu." insista t'il.
"je vais bien, pouquoi cette question?"
"Je préfère t'avoir en forme à nos cotés, c'est tout. Mais la façon que tu as de te tenir encore la tête prouve que tout ne va pas si bien."

Ludina n'en revenait pas, Alahir était frais et joyeux, il avait du tricher.
Aucun homme de sa garnison n'avait réussi à la battre.

"Alors Laerdan n'est pas ingrat d'après ce que j'ai entendu à l'instant , qu'en penses tu Ludina?"
"Je ne sais pas. Est ce important Alahir?"
"Peut être, peut être pas, on verra bien...
On va nettoyer l'Angmar ou on reste à bavasser comme ça?
"Allons y, mais si tu parles de ce que j'ai révélé..."
"Aucun besoin, personne n'a jamais été dupe d'après ce que j'ai compris. Allons y miss diamant!" A ces mots Ludina leva les yeux au ciel." Montrons à tous ce que vaut notre alliance, faisons trembler ce pays." Alahir était empli d'une énorme envie d'en découdre, elle allait devoir le surveiller.
Ienor ne pardonnerait pas à la jeune capitaine cette fois, il fallait qu'Alahir revienne entier de cette mission...Elle se surprit à penser"comment est ce qu'on calme un ouragan?"....

Décidés à prouver une fois pour toute à Laerdan qu'il valait mieux qu'il révise son jugement au sujet de l'implication de l'alliance, six de ses membres, entreprirent de porter un grand coup.


Andrago, Rohssan, Dolwen, Ethorn, Eleora et Alahir, se préparaient en silence, la tâche n'était pas simple, ils avaient décidés d'infilter Carn Dûm et d'en découvrir les points vitaux.

Le départ eu lieu, les nombreuses patrouilles furent exterminées sans pitié.
Uruks, orques, trolls, carguls, peuples pales et tout ce que l'angmar pouvait leur envoyer, rien ne les freinait. Ils avançaient sans relache tels les héros d'antan, ceux dont on racontait l'histoire aux enfants pour qu'ils gardent espoir et cessent d'avoir peur.

Chaque patrouille qu'ils éliminaient, était une provocation, ils avaient décidés d'oublier la discrétion.
Ils chargeaient en hurlant, écrasant toute résistance de la part de l'ennemi.

La tour de Mordirith, leur but final, se dressait comme une menace.
Ils y entrèrent après avoir occis les gardiens.

D'après les informations qu'ils avaient eu, cette tour abritait quelques uns des champions de Carn Dûm, les plus puissants de leurs ennemis...après les Nazguls et l'Oeil évidemment.
Et bien, en terme de champions, pas un ne sut rivaliser avec les six compagnons, tous furent proprement éliminés.

Continuant sur leur lancée, les six aventuriers arrivèrent au sommet de leur frénésie en se rendant compte qu'ils s'approchaient du trône du Roi Sorcier, le trône où siègeait pendant son absence Mordirith le faux Roi.

Ils échangèrent un regard, et dans un sourire, lancèrent la charge.
Le combat qui s'en suivi mériterait de figurer dans les livres.
Les pouvoirs de Mordirith étaient puissants, et les six braves furent un moment dépassés avant de reprendre le dessus.
Au termes de cet affrontement, le faux Roi disparut.
Banni?Mort?Peu importe, il était vaincu.

Un coup mortel venait d'être porté à l'Angmar.
Comme preuve de leur victoire, Alahir se chargea de récuperer la rune de domination ailée et le miroir de Mordirith.

Il y aurait des représailles, c'est certain, mais, comme Alahir l'avait annoncé à Ludina, l'Angmar avait tremblé.
Six braves avaient accompli un exploit, et si Laerdan ne se montrait pas satisfait tant pis.
Si quelques aventuriers pouvaient faire tant de choses, il ne restait aux
têtes pensantes qu'a organiser et réunir tous les plus valeureux combattants pour achever les forces de la couronne de fer.

La bataille avait été rude et éprouvante, une fois l'adrénaline retombée, ils ressentirent la douleur de leurs blessures.
Andrago et Dolwen s'en occupèrent et tous ensembles ils rentrèrent à Gath Forthnir. Laerdan serait surpris....

Ludina s'inquiétait. Elle avait certes fait suffisamment parler d'elle pour que les regards des gens du Conseil du Nord se détendent quand elle traversait Gath Forthnir, mais l'atttitude rustre persévérait à l'égard de certains de ses compagnons, qui n'étaient pas parvenus à s'acquitter des multiples tâches proposées par Laerdan.
Reclues dans un coin du dédale caverneux, les silhouettes de ses amis, ignorés par les occupants du bastion, s'évertuaient à mettre sur pieds des plans qui devraient leur permettre de gagner une honorable réputation... au prix d'un danger plus grand encore.
La rouquine fronça les sourcils en entendant murmurer les noms de certaines des créatures les plus terribles que recelait l'Angmar, imaginant mal comment l'alliance, éparpillée au x quatre coins des landes dévastées, pourrait coordonner de telles actions. il devait pourtant y avoir une solution!
Déambulant autour du bassin, la capitaine de guerre finit par rejoindre Annabla, l'érudite. Laissant une morgue certaine s'afficher sur ses traits, elle demanda avec gravité: "Nous n'allons pas y arriver, n'est-ce pas?
_ De quoi parlez-vous, Dame Ludina?
_ Je parle de la notoriété que demande le Conseil du Nord... répondit-elle d'un ton aigre. Plusieurs de mes compagnons sont isolés, et ne parviennent pas à s'illustrer auprès des vôtres..."
S'appuyant lourdement sur la table en frêne grossièrement taillée qui lui servait de lieu de travail, Annabla chassa d'un revers de la main un ensemble de babioles et autres colifichets: "D'après mon expérience, il y a toujours un moyen, jeune fille. Vous connaissez mon travail, qui nécessite que j'analyse tout butin qui peut être récolté sur les cadavres des séides de l'Angmar... à la vérité, peu m'importe que ce soit vous qui livriez ce que vous récoltez. Pour le Conseil du Nord, parvenir à mettre la main sur les ordres qui transitent depuis Urugarth pour coordonner les troupes ennemies, est plus important que la personne qui les ramène.
_ Vous suggérez donc, avança Ludina, que je me lance dans une chasse à l'homme sous tous les cieux de ce pays, afin de collecter les précieuses preuves que d'autres vous apporteront?
_ Si c'est votre souhait, répliqua l'érudite en haussant les épaules. Ces histoires de trophées vous sont connues, depuis l'affaire naine de Gabilshathûr, me semble-t-il. Et si votre objectif est de faire en sorte que chacun vienne à bout du défi que vous a lancé le Conseil, je veux bien fermer les yeux sur quelques déviances, car je n'approuve pas le chantage auquel votre alliance est soumise."
La capitaine de guerre redressa les épaules en souriant, et se frappa la poitrine de son poing gauche: "Merci! S'il m'est possible d'aider mes amis, je ferai de mon mieux!
_ Vous ne m'avez pas comprise, Ludina!" La mit en garde Annabla en retournant à son travail d'analyse: "Je fermerai les yeux, ce qui ne veut pas dire que je cautionne! Faites donc en sorte que personne ne puisse s'apercevoir de la supercherie, faute de quoi, je n'aurais d'autre loisir que d'avouer..."
Hochant la tête avec gratitude, la capitaine de guerre quitta les lieux pour partir en chasse. Elle ne disposait plus que de trois jours pour amener une montagne d'objets, et la tâche semblait aussi folle que démesurée.

"Merci à toi, Maître nain ! Puisse ta barbe pousser longue et drue !" Andrago ordonna à Bonny, son fidèle poney de descendre la longue pente menant de Sambreval à Imlad Balcorth. C'était un fidèle destrier malgré son jeune âge, courageux mais la vue des monstres diverses le rendait encore nerveux et le fait d'approcher la région infestée d'Angmarin, d'êtres spectraux et d'ombres, sespas étaient hésitants. Il sentait le mal qui résidait là-bas.

"La route va être rude, ma Bonny ! Sois forte et porte-moi jusque Garth Forthnir."

Quelques jours auparavant, Andrago avait chevauché avec Godrin. Ce ne fut sans mal, malgré qu'Andrago connait vraiment beaucoup le coin et a prouvé ses valeurs auprès de la faction du conseil du nord, il l'appelle même Frère là-bas. La colère qu'il avait éprouvé lors de l'annonce du manque de preuve de bravoure auprès de l'alliance était donc bien fondée car il connait la valeur de chacun. L'injustice n'est pas toléré chez le hobbit.

Les deux cavaliers arrivèrent à Sambreval le deuxième soir. Un ecuyer nain s'approcha d'Andrago : "Bonjour, Maître hobbit, votre présence ici nous honore qui plus est que vous êtes accompagné par notre cousin Godrin le digne fils du digne Rhossan.
- Salut à toi ! répliqua sèchement Andrago. Point de courbette, je ne suis vraiment pas d'humeur. Auriez-vous des nouvelles de mon alliance ?
- On dit que Maître Ethorn accompagné du père de Godrin, ainsi qu'Alahir et son épouse sont partis en contrebas vers Imlad Balcorth afin de prouver leur valeur auprès de nos voisins du nord.
- C'est la raison pour laquelle je suis ici car je ne viens ici que par urgence ou nécessité, jamais par plaisir. je déteste ce ciel de feu, cette terre de cendres et par dessus le marché on y mange mal, on y boit mal, on y dort mal.
- Si je pouvais faire quelque chose...
- Oh que non, il y en a déjà assez pour rendre cette région désagréable... Ne rajoutez rien de "Nain" sinon je vous abandonne et je vais manger chez les ourouk hai.
Godrin adressa un regard d'agacement envers Andrago :
- Je reste ici me reposer Andy... et toi ?
- Moi je vais rejoindre de ce pas mes amis en bas. Mais je vais d'abord grignoter quelque chose car je meurs de faim... Il me reste trois ou quatre lembas qui trainent dans mon sac.
- Pouah !!! Je ne m'habituerai jamais à cette nourriture elfique, dit Godrin. Je suis sûr que ca doit être ensorcelé ces choses-là.
- J'en rafole pas mais ça tient au corps et puis il vaut mieux cela que du pain noir moisi et de l'eau croupis.
- Certes reconnut Godrin.

Andrago rejoignit ses habituels et fidèles compagnons. Alahir et Ienor furent assez mitigé sur l'arrivée du hobbit. Cela les rendait heureux mais en même temps, son état de santé était plus important.
"Mais oui tout va bien je vous dis !!! s'eclama Andrago pendant qu'il repoussé une âme vers l'endroit où elle aurait dû toujours être.
- Andy, tu es plus têtu qu'un mulet mais j'admets que je suis rassuré de nous voir parmi nous !
- Oui Ienor a raison, répondit Alahir déjà couvert de substances nauséabondes issues des entrailles spectrales. Tu serais condmané à ramper que tu viendrais quand même.
- J'étais en bonne compagnie en chemin. Godrin m'a suivi. Il se repose en ce moment à Sambreval.
- Ah mon bougre de fainéant de fils est ici ! s'écria Rohssan. Je me demandais quand il allait se bouger les fesses.
- Ne sois pas si dur envers ton fils, s'écria Ethorn, il a des priorités que toi tu n'as peut-être pas.

De retour à Sambreval, les compagnons décidèrent de se rendre à Garth Forthnir, histoire de frapper un grand coup aux lignes de l'Angmar.
"Il nous faut prouver à ce soit disant conseil qu'il se trompe à notre sujet. Eleora et Dolwen sont en route pour nous rejoindre... dit Alahir. Frappons vite et fort, infiltrons-nous à Carn Dûm et abattons leurs capitaines histoire de semer un peu la déroute. Nous avons nous tous réunis les différentes clefs pour passer le plus inaperçu possible.

Andrago se réjouissait déjà de fermer un peu le clapet de ce conseil en leur balançant aux pieds les trophées prélevés sur les différents capitaines ennemis. Ses forces étaient revenues, ses compagnons bien vivants et plus motivés que jamais... "Je vais fêter cela en mangeant un bon festin à Garth forthnir tiens!" Sourit-il...

Hier, le séant posé sur le trône d'un roi peut-être vaincu, aujourd'hui, les fesses baignant dans la vase... Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas décidément...

Cette pensée traversa l'esprit d'Ethorn, alors qu'un seigneur décharné venait de le faire choir dans la fange qui bordait la route de Garth Fornir, non loin de Sombreval. Il partit alors d'un éclat de rire, stoppant net l'action du non-mort, qui avait levé sa hache haut au-dessus de sa tête pour l'abattre sur l'imprudent impudent qui pataugeait à ses pieds... Un instant les orbites vides, d'où luisait des éclats rougeâtres, semblèrent s'écarquillaient de surprise ou d''interrogation... C'est ce petit laps de temps qui permis au champion de trouver la faille. Dans un mouvement coordonné de tout ses membres, à la fois il se redressa, planta profondément une de ses épées entre les côtes ajourés de son adversaire, tandis qu'il faisait, d'un ample moulinet, décrire une trajectoire circulaire à son autre épée au niveau du cou de la créature. Etêté, dans un nuage de poussière et de sang séché, le seigneur décharné s'effondra...

Ethorn se remit à rire, il venait de découvrir une nouvelle attaque à ajouter à son arsenal : le rire qui tue ceux qui ne sont pas mort...
Il sortit de la mare, se secoua le bas des reins... Constata son état déplorable... "Maudit Angmar ! Une armure toute neuve ! ça va mettre des semaines avant que l'odeur de putréfaction ne s'en aille..."

Levant les yeux, il jeta un regard vers Sombreval, le camp nain avancé, où ses derniers lui avait donné des missions à remplir... Toujours insatisfaits ces nains, pourtant les compagnons et leurs alliés leur avait donné une bonne leçon, de courage, de persévérance et d'abnégation...
C'était le conseil du Nord qu'il fallait séduire désormais, depuis la veille, et grâce à leur incursion prolifique à Carn Dûm, ils le considéraient, dès lors, comme un frère. Mais c'est leur alliance dans son intégralité qui devait être méritante aux yeux du Conseil... Tâche ardue, défi à relever, paysage maussade et puanteur à supporter, que du bonheur pour un champion tel que lui...
Il secoua la tête avec un sourire. Dans le lointain, par delà, la ligne de crête qui le séparer d'Urugarth, le son étouffé d'un cor retentit... Il porta les doigts à sa bouche, mais s'empressa vite de les ressortir en crachant, la nausée au bord des lèvres... "Quel idiot ! tu as de quoi te rendre malade pour de bon". Il secoua ses mains souillées de vase putride et autres immondices inconnues... Puis il ôta un gant, inspecta ses doigts dénudés, puis les porta de nouveau à la bouche pour siffler sa monture qui devait l'attendre non loin de là...

Bien après Carn Dûm, la ville maudite, ses amis l'attendaient à Urugarth, le bastion des goblinoïdes...
Il tendit la main vers les bride de son cheval, mais celui-ci eut un mouvement de recul... "Ca va, je sais, je pus... Je pus la mort, mais ce n'est que celle de mes ennemis..."
Il enfourcha prestement sa monture... "Promis je prendrai un bain dès que possible"... Et partit au galop...