Correspondance entre une Capitaine et son Chef.

Première lettre de Nindesiel, Fondatrice des Compagnons de Route, à l'intention du Capitaine de Guerre Ludina, Chef de division de la seconde Section:

" Chère Ludina,
Plusieurs rumeurs font état de votre fort dépréciable caractère qui, en plus de rajouter du mordant et de l'énergie à vos collègues, a une fâcheuse tendance à les mettre hors d'eux.
Il en est certains qui remettent en cause votre autorité et vos compétences, en suggérant que vous étiez plus capable dans le domaine de la beuverie, que dans celui, plus contestable à leurs yeux, du maniement de la claymore.
Je me dois de vous rappeler que votre actuelle position, tient au fait que votre formation militaire vous prédispose naturellement au commandement des troupes. Bien entendu, cela ne vous donne en rien le droit de molester vos camarades, de les rabaisser ou de les inciter à la débauche.
La Seconde Section des Compagnons de Route a, comme vous ne l'ignorez pas, certaines tâches et responsabilités dont elle doit s'acquitter afin de demeurer digne de figurer dans notre Confrérie.
J'ose espérer que vous avez bien compris cet ultimatum, et que vous saurez en tirer parti afin de ramener l'ordre dans votre groupe... et dans votre tête, avat que je ne doive prendre les mesures adéquates et impératives.
Bien à vous, Nindesiel Clairelune."

Réponse à la sus-dite lettre, par les soins du Capitaine de Guerre Ludina, Chef de Division de la Seconde Section des Compagnons de Route... avec un certain retard, il faut l'avouer...

"A l'ordre de Nindesiel Clairelune, Général de notre corps d'armée,
Ai bien reçu votre missive, qui me laisse entendre que certains membres dissidents de la Seconde Section cherchent à semer le trouble en son sein. Etant en bons termes avec le nain Vignus, je suppose que les réclamations ne peuvent venir que du vieux (raturé à la va-vite), du Sage Priramas ou de la chasseresse Sildaia, Syldaia, Sildaya... choisissez l'ortographe, je ne suis pas à l'aise avec les prénoms elfiques.
N'ayant pas eu de protestations de la part de Kitsune, ni de personne d'autre, je soupçonne que ces deux mauvaises têtes sont à l'origine d'une tentative d'usurpation du commandement. il va sans dire que si nous étions sur mer, ils passeraient par-dessus le bastingage pour leur mutinerie, mais nous n'en sommes pas là.
Aussi vais-je faire comme vous le demandez, et éviterai les auberges dans un premier temps, afin de tempérer leurs ardeurs quant à mon penchant naturel pour l'alcool.
Afin de justifier ma conduite, je tiens à préciser que sous mon commandement, nous n'avons pas encore été blessés ni vaincus, depuis l'ordre de fondation de la Seconde Section qui nous a été remis. Ce qui, n'en déplaise à mes détracteurs, démontre plus que tout mes dons naturels pour la direction des soldats.
Nous étant depuis peu acquittés de la surveillance de la Fête du Solstice en Comté, nous entreprenons de revenir à la défense du Pays de Bree, comme vous l'aviez demandé.
Je vous laisse seule juge de notre réussite ou de notre échec.
Veuillez accepter mes respectueux hommages, etc.
Ludina, Chef de Division de la Seconde Section."

Plus d'une quinzaine après sa première lettre, La Fondatrice Nindesiel fit parvenir un second courrier à son Capitaine de Guerre, suite au nettoyage de l'antre des Brigands du Plateau Noir:

"Chère Ludina,
J'ai reçu votre lettre après plus d'une dizaine de jours, celle-ci me parvenant tandis que je visitais les Tombeaux d'Elendil avec mon amie Lanye.
Au moment même où j'en amorçais la lecture, Lanye me confirmait l'étonnante aisance avec laquelle votre groupe avait éradiqué les Brigands de Bree. Cette nouvelle lui avait été rapportée par sa cousine Sildaya (voilà l'ortographe correcte), qui trouvait même que la mission était trop facile pour vous opposer une réelle difficulté.
La brillante démonstration de la Seconde Section m'encourage à penser que j'ai bien choisi mon Capitaine de Guerre. Cependant, Maître Priramas, comme l'aviez deviné, ne tarit plus de protestations à votre égard, suite à un débarquement majeur dans l'auberge de Combe, qui sembla durer une éternité à ses yeux.
Sachez donc que, malgré votre promesse que vous avez déjà entachée de mensonge, je garde un oeil sur vous et vos actions pour m'assurer que vous demeuriez responsable. Si je devais apprendre que, par quelque malheur, vous avez été malade en mission des suites d'une beuverie, je vous relèverais aussitôt de vos fonctions pour les transmettre de façon temporaire à Priramas. Le temps de vous trouver un remplaçant, il va de soi.
Bien à vous, Nindesiel Clairelune."

Réponse à la réponse de la réponse, par les soins du Capitaine Ludina, Chef de Division de la Seconde Section des Compagnons de Route, une bonne semaine plus tard:

"Chef,
Je comprends plus très bien là! Vous me félicitez ou vous m'engueulez? Parce que, à m'attaquer pour mes beuveries, je peux aussi remettre en doute la santé d'esprit de ce fichu vieux croûton à tête de fouine! Il passe sa journée à fumer des trucs hallucinogènes, ça se voit rien qu'à la couleur de sa fumée de pipe! Comment voulez-vous qu'il ait une quelconque clarté d'esprit dans ses jugements?
Cela n'empêche pas que nous avons fait tout ce que vous demandiez, de la garde de la région de Staddel jusqu'à l'évolution de nos talents d'artisans. Ce ne fut pas facile, mais nous n'avons pas triché! Et une fois de plus, nous n'avons pas de pertes à déplorer grâce à mon commandement avisé!
En vérité, j'en viens presque à le lui déléguer, afin qu'il fasse ses preuves! Nous verrions bien s'il est aussi doué qu'il le prétend. Après trois ordres de mission parfaitement remplis, j'espérais avoir droit à un tant soit peu de considération.
Quant à la beuverie à Combe dont vous parliez, il s'agissait de faire sauter le stress de la compagnie en attendant Sildaya qui avait trouvé le moyen de se perdre dans les rues de Bree. Ce fut pour nous l'occasion de tenter de nous diversifier, puisque nous nous sommes essayés à la musique, en plus de la boisson. A ce sujet, je tiens à préciser que, dès que la section a été réunie, nous sommes partis en mission sans attendre, et avons mis une seconde décullotée au Plateau Noir qui essayait de remonter la pente après notre première incursion sur son domaine.
Ce jour là, nous avons pu compter sur la présence de Jolimar et de Kitsune, recalant notre exploit premier dans le repaire, au stade de promenade de santé pour brigands. Nous avons même vu un ouargue assez vindicatif, auquel nous avons réglé son compte! C'est tout dire!
Veuillez agréer... etc.
Ludina, Capitaine de Guerre."

Troisième lettre de Nindesiel, qui mit un terme à la première correspondance entre Ludina et elle:

"Chère Ludina,
Avant toute chose, il serait bon de surveiller votre langage qui est, pour ce que j'en sais, l'une des plus importantes réclamations que m'ont adressé vos détracteurs, ainsi que vous les nommez.
Je cautionne, bien sûr, la qualité de vos prestations, mais je me dois de vous dire que l'herbe à pipe de Souffle du Dragon est un hybride que j'ai moi-même fourni à notre Maître du Savoir. Il n'y a rien d'hallucinogène dans sa composition, car je ne prendrais pas le risque d'intoxiquer mes propres soldats, vous vous en doutez.
Certaines rumeurs ayant fait état de votre bruyante prestation à l'auberge de Combe, qui étayait les propos de Priramas, je me devais de tenir compte de ces derniers. Après de plus amples renseignements, glanés auprès du tavernier en personne, il s'avère que vous n'avez été la source d'aucun trouble. Veuillez donc excuser le ton emporté dont j'ai pu user dans ma précédente missive.
Devant m'absenter pour un long moment en Esteldin et aux portes de l'Angmar, je risque de ne plus pouvoir vous aider avant quelques lunes. Bien que je demeure sur mes positions de surveillance quant à mes actions, mon rôle de Fondatrice de la Confrérie m'y contraignant, je réserverai ma synthèse jusqu'à l'heure de mon retour, afin d'avoir une vue plus objective de l'avancée de vos travaux.
Bien à vous, Nindesiel."