Pierres, papiers et lames...

"WAAAAAAh....aaAAAAh...WaAAAAh... TCHAAAAA !!!!"
Ethorn éternua bruyamment... Le son se répercuta contre les murs en ruine de l'école ancestrale elfique... Il se pinça brusquement le nez, afin de réprimer un second éternuement, en une grimace involontairement risible... La réaction de ses compagnons ne se fit pas attendre... Appuyé sur sa redoutable hallebarde ruisselante de sang mauvais, le capitaine Alahir éclata d'un rire gutturale, tandis que le ménestrel Andrago se bedonnait, comme à son habitude, en se tenant le ventre bien rond, à deux mains...
" Raah, maudits volatiles... il manquait plus que ça... voilà que je me retrouve allergique à leurs plumes..." maugréa le champion en époussetant son armure couverte de plumes et de restes sanglants de crébains...
" Et une tare de plus pour notre ami champion !" s'esclaffa le hobbit musicien, en fouillant dans son sac, à la recherche de la collation du soir.
Ethorn renifla et cracha au sol...
"Mouais... Bon... ils ont mis un sacré foutoir ici, ces orcs gras du bide, et ces p'tits pâlots... sans compter les fiantes des ces saloperies à plumes... comment on va retrouver ces vieux bouquins elfiques là dedans...et je me vois pas dire qu'on a échoué aux elfes de Mirobel..."
"En effet... mais ce qui est assez étrange... c'est pourquoi l'Angmar a envoyé ces êtres bêtes et stupides pour fouiller et occuper une ancienne école elfiques, dans l'optique de trouver des indices sur les savoirs perdus des elfes en matière de forge... Ces créatures ne sont bonnes qu'à piller, détruire, pourrir et souiller tout cet héritage..."
"Ô capitaine, mon capitaine, toujours à se poser des questions... l'essentiel est qu'on est là pour éradiquer la vermine qui occupe ces lieux, et trouver ce qu'on cherche..." répondit Andrago, entre deux bouchées de pains d'épices épais, assis sur une grosse pierre tombée d'un mur...
"Mais pour trouver, il faudrait qu'on cherche maître hobbit !, au lieu de bavarder et de se remplir la panse!" taquina Ethorn.
Ce dernier réajusta son armure, et se prépara à repartir. Mais soudain, il s'arrêta dans son élan, et se tourna vers ses frères d'armes, un faux air inquiet sur le visage que masquait un mince sourire...
"Euh dites... tout à l'heure... dans la bibliothèque...ces orcs de la main blanche... dans le feu du combat... ils ne nous auraient pas appeler par nos noms ???" questionna Ethorn
"Ca, c'est la rançon du succès... héhé... après ce qu'on leur a mis dans l'Angmar, nos ennemis ce sont passés le mot..." répondit Alahir.
"Ouais, mais faudrait pas qu'ils aient mis notre tête à prix... Ils nous mènent déjà la vie assez dure comme ça..." s'inquiéta Andrago.
"Qui mène la vie dure le plus à l'autre ? " rétorqua Alahir.
Les trois compagnons échangèrent un regard complice avant de rire en cœur.
Une voix orc se fit entendre au bout d'un corridor adjacent, interrompant les trois amis.
"Les affaires reprennent..." dit le champion en dégainant ses deux lames.
Alahir, passant devant Ethorn, s'élança, poussant son cri de guerre : "Elendil !!!".
Le capitaine du Gondor, le plus redouté par ses ennemis, chargeait traversant ce lieu hors du temps emprunt de magie, vestige de l'ancienne et glorieuse civilisation des elfes.
Il avait sur ses talons un champion, peut-être un fleuron inconnu de la race des hommes, toutes lames dehors et qu'enveloppait une fine brume rougeâtre naissante .
Fermant la marche, trottinait un des plus doué ménestrel hobbit de sa génération, aux chants et compositions qui glaçaient d'effroi les ennemis des peuples libres mais redonnaient moral, espoir et courage à ses frères d'armes au sein des plus farouches batailles...
Seuls, en ces lieux, les pierres hors du temps, les papiers couverts de nobles écrits ancestraux, pourraient entendre le chant de mort qu'allaient entonner leurs lames...

Le feu crépitait dans son cercle de pierres, Alahir mettait de l'ordre dans ses idées.
depuis l'arrivée d'un papier annonçant l'expédition pour la moria, l'alliance avait affuté ses lames et mené bien des combats en Eregion.

Andrago digérait son deuxième souper, aparemment satisfait et repus. il semblait s'être assoupi et son souffle semblable à celui d'un chevalier noir asthmatique se faisait à nouveau entendre.

Ethorn soulageait sa vessie auprés d'un arbre avoisinnant leur campement, éternuant une nouvelle fois il s'adressa à Alahir "Tu crois que, si on le lui demandait gentiment, un dragon accepterait de s'occuper de ces sales piafs? Il y en a vraiment partout des ces saletés...."
Alahir s'autorisa un sourire"Et tu nous débarasserais ensuite du dragon bien sur...Ethorn découpeur de dragon ça sonne pas mal remarques."
"WAAAAhhh TCHAAAA!!!! Oui pas mal héhé. Quel effet ça aurait sur les dames n'est ce pas?"
Andrago s'eveilla en sursaut, en se tenant le poignet"NOOOONN!!!!" et s'excusa, penaud devant l'air inquiet de ses amis"Heu...Désolé, un cauchemar...Un homme trés grand et en armure noire me poursuivait en me hurlant qu'il était mon père et d'un coup il m'a coupé la main et...Heu, enfin voilà quoi!!!"
"Bah, tu as surement trop mangé" s'esclaffa Alahir
"C'est malin, je m'en suis mis partout."rajouta Ethorn, provoquant l'hilarité générale.

Un hurlement reconnaissable entre mille traversa la nuit, un multitude lui répondit. Les ouargues se mettaient en chasse, et pas trés loin de leur campement en plus.
Sur qu'ils étaient le gibier choisi par la meute, les trois compagnons se préparèrent.
Ils n'eurent pas à attendre longtemps, déjà des yeux rougeoyants se laissaient apercevoir aux abords des arbres.

les frères d'armes échangèrent un sourire.
"A toi l'honneur, capitaine"dit Ethorn en désignant les ouargues.
"Allez va, fait toi plaisir pousses le ton cri." rajouta Andrago.
Souriant de plus belle, Alahir donna le départ du combat par un puissant"ELENDIIIL!!!"....

"je vais te couper en deux ! Vilain petit ver..... CRAAAK
- Oui c'est cela Monsieur l'orc, répondit Andrago en essayant d'extraire sa masse de la mâchoire fracassée de sa victime, l'extrémité était littéralement enfoncée dans sa gorge. "Digère moi donc ça et après on en reparle".

La masse ne se libérait pas et Andrago s'acharnait tellement à secouer sa masse qu'on entendait craquer les cervicales de l'orque : "Mais lâche-la peau verte ! Par Mahal !"

Ethorn s'approcha d'Andrago, empoigna la masse et tira un coup sec... Andrago allait remercier Ethorn mais il ne put dire mot quand il s'aperçut que ce n'était pas sa masse qui s'était dégagée de la mâchoire de l'orc mais bel et bien la tête qui s'était libérée du reste du corps. Et Andrago regardait la nouvelle apparence de son arme avec des yeux ronds.

Alahir et Ethorn éclatèrent de rire quand Andrago commença à balancer la tête d'orc de gauche à droite devant son visage en guise de jeu.

"Autorisons-nous une pause, finit par dire Alahir. Cette bibliothèque est assez vaste et il nous faut encore trouver ce livre jauni parmi les corps et les étagères.
- ça tombe très bien, j'ai faim ! reprit Andrago.
- Pfff tu viens de manger, Ménestrel, rétorqua Ethorn, tu ne t'arrêteras donc jamais ! c'est ton quatrième goûter !!!
- Bah pourquoi m'arrêterai-je puisque c'est l'amour qui m'ouvre l'appétit... Je ne suis pas une brute Mooooiiiii .... J'ai un coeur sous ce corps musclé...
- Et gras, dit Alahir, bientôt tu ne vas plus marcher mais rouler en continuant à manger de la sorte...
- Cela peut être très pratique pour faire trébucher les ennemis dans un couloir étroit et en pente, répondit Andrago !"

Et il se remirent à rire. Andrago sortit une demie tourte aux framboises, en proposa une part à ses amis et avala sa part presque d'une bouchée et replongea la tête dans son sac pour trouver autre chose à manger. Alahir et Ethorn se regardèrent amusés et levèrent les yeux au ciel dans un signe d'impuissance face à al volonté inébranlable d'un hobbit affamé.

Andrago releva la tête avec un paquet de lembas : "aaaah un p'tit casse croûte ! génial pour les petits creux... moi la lecture me creuse, je le dis toujours ! Tiens tu en veux ?" Il proposa un morceau de lembas à ses compagnons qui refusèrent poliment puis à un cadavre d'orc non loin de lui "Non ? tu es sûr ? Bon ok je peux le finir alors." Et tout en mâchant il regarda Alahir et Ethorn et leur dit en désignant du nez l'orque gisant : "Il boude".

Ils éclatèrent de nouveau de rire pendant qu'Alahir aiguisait sa hallebarde et qu'Ethorn se soulageait la vessie sur une paillasse orc. Mais les rires encore une fois eurent raison de leur discrétion et en réponse, ils entendirent les cris rauques d'orc et au bout du long corridor où ils s'étaient posés et il apparut quatre membres des peuples pâles. "Ah je les déteste ceux là !!! Il ne savent jamais sur quel pied danser !" dit Andrago quand juste derrière surgit un gros orc bedonnant :
"Ah bah, dit Ethorn, c'est parce qu'il est plus grand et plus laid mais on dirait tout a fait toi Andrago !
- Oui, il lui manque juste ton pyjama... suivit Alahir
- Bah moi je l'aime bien mon habit... Non mais...."

Alahir et Ethorn se regardèrent pour savoir qui passerait le premier mais cette fois-ci ce fût Andrago qui passa devant eux en faisant tournoyer sa masse sur laquelle était encore accroché la tête de l'orc :
"POUR LA COMMTEEEEEE" et les adversaires regardèrent ahuris un semi-homme dans la ferme intention de les frapper avec la tête d'un de leurs frères en chantant des hymnes effrayants et deux valeureux hommes derrière entourés d'une aura multicolore aux armes redoutables et tous trois le sourire aux lèvres...