une promesse à tenir

Houhahoum!!Jeune Alahir, vous revoici en Evendim donc."
"En effet Longrameau, je suis venu honorer ma promesse."
Alahir revenait du Forochel où, comme convenu, les membres de l'alliance avaient accomplis nombre de prouesses, stoppant ainsi l'avancée de l'Angmar.
"Les géants sèment toujours le trouble ici d'après les nouvelles..."
"Houm! Oui en effet, vous m'aviez promis de vous en occuper je me souviens."
"Et je tiens toujours mes promesses Longrameau, je vais le faire aujourd'hui même."
"Houm! Peut-être que oui, peut-être que non, je ne pourrais pas vous aider jeune homme, et vous serez donc seul pour les affronter."
"Seul?Non, pas vraiment..."
Alahir cherchait des yeux quelque chose ou plutôt quelqu'un. Andrago se tenait un peu plus loin et semblait partager une pomme avec une reprèsentante de sa race.
Levant les yeux en hochant la tête de gauche à droite, le capitaine s'adressa à son ami."Maitre Andrago Chanteclair? Pourriez vous approcher?Longrameau souhaite vous parler de ce problème de géant."
Andrago s'inclina devant la jeune hobbite qui le regardait désormais les yeux pleins d'admiration, elle avait partagé une pomme avec un Maitre se disait-elle, quelqu'un que même les grandes gens apellaient avec respect.
Avec un sourire complice il remercia Alahir de son intention, lorsqu'il l'eut rejoint.
"Houhahoum! Vous êtes deux seulement, pensez vous réellement affronter ces géants avec un seul compagnon Alahir?"
"Nous les isolerons et les affronterons un par un, je reviens bientôt vous dire combien nous en avons eu, nous partons sur le champ."

Les deux compères prirent congé de Longrameau, le laissant se demander à quel point ils étaient hatifs et imprudents.
Ce fut Andrago qui s'exprima le premier.
"Chaimerais mien qu'efforn et ienor foit ifi..."
"Heu... tu peux reprendre s'il te plait?"Alahir n'avait pas semble-t'il pas tout saisi.
Finissant de macher sa pomme, le semi-homme reprit.
"j'aimerais bien qu'Ethorn et Iénor soient ici, on irait beaucoup plus vite pour éliminer ces géants."
"Oui, sans doute, mais ils sont absents on fera ce qu'on pourra sans eux."
Le ton du capitaine du Gondor était un peu plus sec qu'il l'aurait souhaité, Andrago le nota.
"Depuis combien de temps n'as tu pu passer un peu de temps avec ton épouse Alahir?"
devant la réponse muette de son ami, Andrago insista.
"Tu enchaines les missions, prenant juste le temps nécessaire pour te restaurer. Comme si tu étais attiré par les combats de manière incontrolable. Ton caractère est de plus en plus dur et tu..."
"Ecoute Andrago, je suis désolé. Je ne suis pas le plus agréable des compagnons en ce moment et je m'en excuse."
"Souhaites tu en parler mon ami?"
"Il n'est pas encore temps pour ça andy. Occupons nous de ces géants tu veux bien?"
Alahir avait usé du diminutif d'Andrago pour calmer la curiosité du hobbit, mais celui ci ne fut pas dupe.
"Uniquement si tu me promets de prendre un peu de temps pour ton couple après ça."
De nouveau le silence s'installa.
"Je ne peux rien te promettre, puisque cela dépends aussi des missions que Iènor aura à accomplir, nous sommes en guerre Andrago, et mon couple se porte bien rassures toi."
"Alors promet moi de m'expliquer, si ce n'est pas ça c'est autre chose. Je ne t'accompagnerais plus au combat si tu ne prends pas le temps de te poser un peu, je n'ai pas envie d'être celui qui annoncera ta mort."
Alahir soupira."Promis, on verra plus tard. On y va?"
devant le silence d'Andrago le capitaine insista"J'ai promis, que veux tu de plus?"
La semi homme hocha la tête pour approuver et ils reprirent la route.

Ils passèrent le jour entier et une partie de la nuit à user de stratagèmes pour éliminer le plus de géants possible.
D'embuscades en embuscades ils continuèrent leur pénible labeur, tuer un géant sans alerter les autres n'était pas chose aisé, mais au bout de quinze épuisantes heures ils en avaient eu suffisamment, pour comprendre qu'il était temps de partir.
Malgré leur expèrience et leurs efforts il avaient été repèrés à plusieurs reprises. Leurs talents mis à rude épreuves ils avaient tenté de trouver des positions avantageuses qui leur permettaient d'user du point faible des géants...Leur taille.
Ils avaient réussi à se caler dans une faille qui leur permettait d'affronter les géants un par un, mais cela leur coupait toute retraite.
Si tous les géants avaient étés au campement, ils auraient eu raison des deux compagnons...Si les géants avaient été intelligents ils n'auraient jamais pu en avoir autant et ils n'auraient pu s'echapper.

Ereintés et souffrants de multiples blessures ils atteignirent Hautecime et s'écroulèrent.
"Houhahoum, les écureuils et les renards m'ont contés vos exploits, et votre audace. Ils m'ont aussi dit votre chance au moment de vous enfuir.
Dormez à présent, nous alons soigner vos blessures."
les deux compagnons n'avaient pas entendu Longrameau, l'épuisement avait eu raison d'eux.

Ils restèrent évanoui de nombreuses heures, et après avoir ouvert un oeil et vérifié ou ils étaient se rendormirent aussitôt.
Ils ne savaient pas combien ils en avaient éliminés, mais la promesse était tenue c'était l'essentiel.
Un jour Alahir devrait s'acquiter d'une promesse faite à un semi homme.
Andrago aurait ses réponses, un jour...

Andrago se réveilla péniblement. Combien de temps il dormi ? Il ne put le dire mais il était totalement reposé. Alahir, non loin de là, dormait encore. Son visage inspirait la sérénité mais les traits tirés intriguaient Andrago. Son comportement quand ils massacraient les géants était étrange. Certes Alahir n’était parfois pas très expressif mais jamais il n’avait été de la sorte ce jour-là. Andrago le connaissait maintenant bien et quelque chose ne tournait pas rond.

Il ne s’agit pas de son couple, Ienor et Alahir sont unis comme jamais. Malgré la guerre, leurs retrouvailles sont toujours meilleures qui soient. Et la belle elfe manque énormément au Capitaine. Serait-ce alors l’objet de ses tourments ?

S’agirait-il du fait que l’Alliance est en status quo en ce moment ? Beaucoup des forces de l’Alliance sont en route depuis peu pour l’Eregion et les nouvelles se font rares, de plus en plus rares.

« Oui ça pourrait être cela aussi …» se dit Andrago à lui-même. Mais il y avait autre chose et les mots quelques peu agacés du Capitaine revinrent résonner dans la tête d’Andrago : « Promis, on verra ça plus tard. On y va ? ». Que devait-il dire ? Andrago se résigna et se dit qu’il ne fallait plus qu’à attendre. Pas le choix, Alahir est aussi entêté qu’un hobbit devant son premier petit déjeuner. Andrago ne put s’empêcher de sourire face à cette comparaison.

Alahir se réveilla d’un coup comme si une bataille avait éclaté d’un coup. Ses yeux cherchèrent quelque chose dans la brume du matin.

Andrago fit mine de n’avoir rien vu et amena du lait chaud, du pain, du miel et du beurre à son compagnon. « Bonjour, Ô Capitaine mon Capitaine ! Prends le temps de te réveiller, je t’apporte un petit déjeuner de chef… Le lard et les œufs sont sur le feu, je te les apporte de suite. »
- Merci Maître Cuisinier ! Cela m’ouvre grand l’appétit… Pour le Gondor, je vais tout dévorer.
- Je n’en doute point ! Régale-toi mon ami… sourit Andrago. J’exerce notamment en ce moment mon expérience de cuisinier pour fabriquer des bons petits plats pour nos quêtes…
- Eh bien Andrago ! Montre moi ces œufs et ce lard et je te dirai ce qu’il en est.

Andrago s’exécuta et de manière solennel, ce qui fit rire Alahir, il présenta l’assiette bien remplie au nez de l’homme et dit : « Fruits de poulardes sur lit de fesses de cochon, pour vous cher client ! ». Alahir baissa la tête en signe de reconnaissance et engloutit une bouchée. Ses yeux se levèrent au ciel et il s’exclama : « Ce petit déjeuner là, j’en mangerai même sur la tête d’un troll. » Ils éclatèrent de rire et cela provoqua dans le camp une humeur plutôt joyeuse.

Andrago alla faire sa toilette dans le lac Evendim pendant qu’Alahir terminait son petit déjeuner non loin de là avec quelque fois un cri de satisfaction à l’attention d’Andrago : « Aaaaaah ces œufs, Andyyyyyyyyy, tout à a fait exquis !!! » Et ils rirent de plus belle.

« Saperlotte, cela fait un bien fou ce bain ! » Andrago s’assit à côté d’Alahir prêt à exploser. « Dis-moi Capitaine, cela se néglige ! Que va dire Ienor si je t’engrosse ! » en touchant de l’index le ventre gonflé d’Alahir.
- Elle ne sera pas très ravie je te l’accorde, acquiesça Alahir
- Où nous dirigeons-nous maintenant ? J’ai entendu parler qu’à Bree, les chasseurs ont besoin de quelques aventuriers pour rendre une petite visite dans les Galgals… Si ça te dit ?
- Ce sera parfait Andrago. Nous pourrons partir demain. Laissons ces régions trop longtemps foulées pour rejoindre le pays où nos aventures ont commencées.

Les deux compères firent leurs préparatifs. Andrago fit ses adieux à la petite hobbite qui ne put s’empêcher de verser quelques larmes ne sachant pas quand il reviendrait…

Et le lendemain matin, le cœur un peu plus léger, les deux aventuriers partirent vers Pont-à-Tréteaux pour rejoindre le pays de Bree.

L'heure du deuxième petit déjeuner venait à peine de sonner quand Andrago se réveilla. Il devait ce réveil soit à l'odeur alléchante lui parvenant de la cuisine, soit aux protestations sonores de son estomac vide.
Andrago et Alahir avaient décidé de s'arrêter au domicile de ce dernier pour prendre un léger repos, avant de partir vers les Galgals. Ils étaient arrivés tard dans la soirée, et avaient eu la bonne surprise d'y retrouver Ienor qui était de retour d'Imladris.
Le hobbit s'étira, se leva prestement et ne mit que quelques secondes pour s'habiller. Il se précipita vers ce qui représentait pour lui l'eldorado : un solide et délicieux repas.

Lorsqu'il fit irruption dans la salle à manger, il ne pu retenir une exclamation, Ienor n'avait pas chômé, il y avait assez de nourriture pour rassasier une demi douzaine de hobbits, il en avait l'eau à la bouche.
L'elfe qui était assise près du feu, se retourna vers lui, « Bonjour Andy, assied toi et mange, te connaissant tu dois mourir de faim. »
Le Semi-Homme ne se le fit pas répéter deux fois et parvint à articuler entre deux bouchées, « Bonjour mon amie, quelles sont les nouvelles du peuple des elfes? J'étais tellement fatigué hier nous n'avons pu en parler »
« Fatigué, éreinté tu veux dire! Tu t'es écroulé le nez dans ton assiette à moitié pleine, c'est moi qui t'ai mis au lit, tu ne tenais plus debout. Et en ce qui concerne les nouvelles et bien ce nain à la barbe sale avait dit vrai, il y a bien un passage vers la Moria. J'espère que ces imbéciles ne seront pas assez stupide pour mettre un pied dans cette mine maudite sans y arriver en nombre suffisant. Ils savent se qui se terre dans les profondeurs de ces galeries, et le danger y est bien grand! »
« A part se mettre à creuser avec frénésie pour avoir du mithril et recevoir quelques pierres sur la tête, je ne vois pas ce qu'un nain risque dans une mine » plaisanta Andrago.
« Tu te trompe Andy, ils ont justement trop reçu de pierres sur le crâne. Tellement d'ailleurs, que leur soif de richesse les a poussé à creuser trop profondément. Les récits à ce sujet sont nombreux chez mon peuple. Pour résumer, en l'an 1980 du troisième âge, sous le règne de Durin VI, un Balrog fut libéré dans la Moria. Ce démon tua le roi puis son fils l'année suivante et les nains durent fuir la cité. D'après Elrond, il y aurait un nain du nom de Balin qui s'y serait rendu il y a 30 ans environ mais on ne sait ce qu'il ai advenu de lui et de ses compagnons. Si tu veux mon avis, il ont dû se faire rôtir par le Fléau de Durin. Et à moins d'un miracle le Balrog doit encore se terrer dans la mine. Sans compter les innombrables gobelins, orques et trolls en tout genre, la Moria est un vrai piège à rat ou à nain! »
« Sapristi! » s'exclama le hobbit « un Balrog, rien que ça! Nos amis seront prudent Ienor, je te l'assure »
« Tu me semble bien confiant mon Andy, Rohssan ne fait pas dans la discrétion, en deux minutes il va attirer toute la population de la Moria, et le Balrog avec! Je vais encore me faire un sang d'encre pour ce satané nain et pour Yamathorin, heureusement Blandir sera là, cela me rassure. Et en ce qui te concerne, il est hors de question que tu ailles là-bas sans moi. » dit rageusement Ienor.
« Pour le moment, il est question que nous allions dans les Galgals avec ton époux et ta présence serait bien sûr un plaisir pour nous. En parlant d'Alahir, où est-il? Il n'est pas parti sans moi au moins? »s'affola le ménestrel.

A l'énonciation du nom de son mari le visage de l'elfe se voila de tristesse. Des larmes lui montèrent aux yeux et elle se retourna pour que le hobbit ne le remarque pas.
« Non, il dort encore » répondit-elle d'une voix mal assurée.
« Tout va bien Ienor? » demanda le ménestrel inquiet, à qui rien n'avait échappé. Il délaissa son repas pour regarder son amie.
« Oui, ce n'est rien Andy tout va bien » mentit-elle alors qu'une larme glissa le long de son visage.
« C'est un bien piètre mensonge! Je sais, j'ai trop nourri ton beau capitaine et par ma faute il a pris de l'embonpoint! » essaya-t-il de plaisanter. Voyant que cela ne fonctionnait pas il insista « Par Mahal, c'est moi ton Andy, je suis ton ami! Je sais que quelque chose ne va pas! Allons raconte moi, ou foi de hobbit je me rends de ce pas dans le Moria, et seul par dessus le marché pour affronter le Fléau de Durin! »
Ces paroles eurent l'effet escompté, l'elfe se mis à sangloter mais répondit tout de même.
« C'est Alahir, je ne sais pas ce qu'il lui arrive ces derniers temps. Il est de plus en plus taciturne,dur, triste et en colère. Hier, j'ai eu beau lui demander ce qui n'aller pas, il ne m'a rien dit. Et lorsque j'ai insisté il s'est emporté et m'a répondu sèchement qu'il était fatigué et que vu les circonstances actuelles tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il s'est couché, m'a marmonné un rapide bonne nuit et s'est tourné de son coté, sans un geste tendre et ce n'est pas dans ses habitudes. Il ne m'a adressé que quelques mots depuis qu'il est rentré. Il enchaine les missions loin de moi, à croire qu'il m'évite depuis un moment. Je crois qu'il ne m'aime plus »
« Saperlotte, cesse de dire des sottises! » s'emporta Andrago. Il se leva rapidement et tendit un mouchoir blanc immaculé à Ienor et lui dit d'une voix plus douce « Allons, sèche tes larmes jolie dame elfe, et reprend un peu de thé, cela va te faire du bien. Et puis mange un de ces délicieux biscuits, rien de mieux pour se revigorer que de grignoter un petit quelque chose »
Ienor aquieça et prit la tasse et la pile de biscuit que lui donna le ménestrel.
« Le jour où Alahir ne t'aimera plus, les hobbits ne prendront plus qu'un seul repas par jour, et les nains brasseront et boiront de la bière sans alcool. »plaisanta-t-il, il fut heureux de la voir esquissé un sourire à ses mots. Rassuré, il engouffra une demi douzaine de gateaux d'un coup.

« Alors que lui arrive-t-il d'après toi Andy? »
« J'ai moi aussi remarqué quelques petits changements chez lui et je lui ai posé des questions lors de nos pérégrinations. Je te le certifie cela n'a rien à voir avec toi, il me l'a assuré. Je crois que la faute revient en partie à ses responsabilités dans l'alliance et à la guerre qui fait rage, mais je suis persuadé qu'il y a autre chose de plus profond et de bien plus grave. Je suis prêt à parier mes cent prochains repas qu'il y a un je ne sais quoi dans son passé qui le tracasse et le hante. »
« Je ne sais pas grand chose sur son vécu Andy, chaque fois que j'ai abordé le sujet, il s'est refermé comme une huitre. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il a perdu ses parents à Ost Giliath, et il ne s'est pas étalé dans les détails ce qui est normal. Je pense que ce doit être douloureux pour lui de raviver ces souvenirs. Il m'a toujours dit qu'un jour il me raconterait tout, mais qu'il lui fallait du temps. J'étais loin de m'imaginer que cela aurait des répercussions de cette ampleur sur son comportement, tu peux me croire »
« J'ai réussi à lui arracher la promesse de me dire ce qu'il le tourmentait, et je compte bien la lui faire tenir, sans quoi, je fais un régime draconien, je m'épile les poils des pieds et j'épouse un gobelin vétu d'une robe à fleur! »
Ienor se mit à rire. « Je suis navrée Andy, de t'avoir ennuyé avec autant de bêtises, je dois te paraître aussi stupide qu'un troll, mais je l'aime tellement que si je le perdais.... »
« Mais non, mais tu vas me promettre de ne plus dire qu'Alahir ne t'aime plus, et de ne pas te faire de mauvais sang pour tout ça. Il nous racontera tu verras, à nous deux on va bien réussir à lui tirer les vers du nez! »
« Je te le promets Andy. Mais tu vas me promettre en retour de ne plus me ramener autant de linge sale la prochaine fois, tes poches sont pleines de saletés et tes vêtements sentent la nourriture. Et aussi de ne plus me vider mon garde manger à chacune de tes visites, à chaque fois que tu pars ton sac est rempli de mes jambons! »
« Promis Ienor la prochaine fois entre un orque et un gobelin je prendrais 5 minutes pour faire ma lessive. »
« Et..... » insista l'elfe
« Non, c'est trop dur Ienor, c'est au-dessus de mes forces, totalement impossible....le pauvre hobbit malingre que je suis ne peut pas résister à un jambon, c'est inhumain!!!! »
« D'accord, d'accord, je comprends. Au fait je t'ai gardé des restes de tentacules de Helchgam, que j'ai trouvé dans tes poches, c'est dégoutant! Aller, avoues goinfre que tu voulais les faire frire pour voir si ça avait le goût du calmar! »
Ils partirent tous deux dans un grand fou rire qui ne fit que s'accentuer lorsque Alahir intrigué, entra dans la pièce avec un air ahuri et la chevelure hirsute.

Alahir et Andrago étaient attablés à l’Auberge du Poney Fringuant. Le brouhaha incessant de l’endroit bondé était fait de rire, des cris d’admiration et de chansons sur les exploits arrivés en Eriador. Les deux aventuriers mangeaient paisiblement et souriaient sur certains exploits narrés et souvent exagérés, d’autant plus qu’il s’agissait parfois de leurs propres aventures. Alahir repoussa son assiette dans un signe de satiété, il souffla et se caressa le ventre. Andrago le regardait, il entamait sa quatrième assiette et c’est avec le menton plein de sauce qu’il dit au Capitaine : « L’appétit t’a quitté cher ami ! Tu sembles de plus en plus soucieux ! Qu’est-ce qu….
- Ecoute, Andrago, je te le répète que tu sauras le sauras tôt ou tard. Profitons de ces instants de répits. Et tu vas finir par te ruiner à manger autant… »
Son regard devint attentif lorsque la porte de l’auberge s’ouvrit derrière le dos d’Andrago. Le visage d’Alahir s’illumina et son sourire revint instantanément. Andrago le regarda avec étonnement et il se retourna pour voir l’objet du sourire de fidèle compagnon.

Ienor se tenait à l’entrée, ses vêtements étaient salis par la poussière et les intempéries. Ses yeux firent un tour d’horizon de l’auberge et s’arrêtèrent instantanément sur son époux et des larmes brouillèrent sa vue. Ienor s’approcha de la table d’un pas rapide tandis qu’Alahir se leva pour accueillir sa belle dame. Ils se jetèrent dans leurs bras, se serrant et s’embrassant longuement. Ils se regardèrent longuement, s’estimèrent...
« Tu as grossi mon doux époux, je me doutais qu’Andy allait t’engrosser, rit-elle en séchant ses larmes…
- Tu as maigri, ma belle, dit Alahir d’un ton inquiet… Il avait repris son comportement de ces derniers jours.
- Oui les voyages m’ont épuisée quelque peu… Je vais avoir besoin de beaucoup de repos… dit-elle d’un ton rêveur. Et toi Andy, comment te portes-tu ?

Ienor s’était décalé sur le côté et surprit Andrago les yeux emplis de larmes :
« Bah Andy que t’arrive-t-il ? il y a un souci ?
- Non non répondit Andrago… Il s’agit juste que les retrouvailles m’émeuvent beaucoup surtout quand il s’agit de personnes qui me sont chères… Et puis ça me rappelle à quel point j’aimerai manquer à une petite hobbite… »

Ienor regarda Alahir le sourire aux lèvres et lui adressa un clin d’œil.
« J’ai justement entendu parler d’Alahir et surtout de toi Andy il y a quelques jours.
- Hummm ! De moi ! Qui peut donc parler d’un misérable, chétif et inconnu hobbit ménestrel ?
- J’étais en Evendim du côté de Hautecime, je faisais une halte de ce côté quand j’ai entendu une douce voix parler d’un bel hobbit au doux nom d’Andrago. Je fus tout de suite intéressée par la conversation et j’aperçus sous une tente une hobbite parler à un elfe. Cette hobbite n’en croyait pas ses yeux quand je lui ai dit que je te connaissais et que j’avais de grande chance de rejoindre mon époux et mon Andy incessamment sous peu. Elle a insisté pour m’accompagner jusqu’à nos retrouvailles et je crois que le jour est venu »

Andrago se leva d’un bond et chercha dans la pièce la susceptible semi-femme qui le regardait. Ienor rit et le rassura :
« Andy, la demoiselle n’est pas encore ici. Elle s’occupe des chevaux à l’écurie. Tu peux aller la rejoindre et j’aurai un peu d’intimité avec mon époux vu que tu es toujours dans nos jambes mon cher ménestrel… »

Andrago ne releva même pas et son cœur battait la chamade. Il se brossa rapidement les vêtements, s’essuya les yeux, se recoiffa, paya la serveuse et d’un pas rapide se dirigea vers la porte de l’auberge. Ienor l’attrapa par le col in extremis. Andrago se retourna, ses yeux interrogateurs et aussi ronds que des billes. Ienor était prête à éclater de rire : « Mon Andy, tu ne peux pas aller voir cette jolie hobbite avec ton menton plein de sauce… Viens ici que j’arrange cela… »

Ienor prit un mouchoir et essuya le menton d’Andy. Quand elle eut fini, elle déposa un baiser sur le front du hobbit et lui dit : « Allez file coquin, va vite la voir elle est aussi impatiente que toi ! »

Il fit demi-tour et s’élança dans la pièce. Il courut à demi jusqu’à la porte de l’auberge, se prit les pieds dans une chaise et s’étala de tout son long sur le plancher juste aux pieds de Prosper Poiredebeurré sous les rires des clients: « Euh laaa Gamin tu ne t’es pas fait mal au moins ?! Oh pardon Monsieur le hobbit je croyais que vous étiez un enfant….
- Oui bah c’est bon ! Râla Andrago en se relevant. Je vais bien ! Poussez-vous ! J’ai une mission de la plus haute importance à accomplir ! »

Ienor et Alahir éclatèrent de rire et se regardèrent tendrement. Enfin ils allaient être seuls pendant quelques temps.

Andrago arriva à la porte de l’écurie et aperçut la belle hobbite qui terminait de brosser le cheval d’Ienor. Elle lui tournait le dos et ne s’aperçut pas qu’Andrago la regardait silencieusement.

Puis, il décida qu’il était temps de briser sa contemplation :
« Bonjour Mademoiselle, on ne se serait pas déjà rencontré quelque part du côté de hautecime ? »
Elle se retourna surprise de connaître cette voix et quand elle aperçut Andrago elle eut un pas de recul. Ce fut le pas de trop car derrière se trouvait un seau remplit d’eau. Elle trébucha et tomba à la renverse. Andrago se précipita de suite pour l’aider à se relever.
« Merci Seigneur, je suis très heureuse de vous revoir…
- Andrago, appelle-moi Andrago ! Le bonheur est partagé, ta compagnie me sera toujours agréable.
- Moi je suis Fricadelle, rougit-elle.
- Alors enchanté Fricadelle, veux-tu bien m’accompagner pour le deuxième déjeuner. Je veux tout savoir de toi…

Et ils sortirent tous les deux. Andrago ne s’était pas aperçu qu’il tenait encore la main de Fricadelle par laquelle il l’avait aidée à se relever. Fricadelle, elle, s’en était aperçue…

*Un léger vent venant du sud amenait une odeur désagréable.
Les soldats en poste observaient, de leurs murailles, l’ombre s’étirer de plus en plus.
Depuis plusieurs mois maintenant, la montagne du destin avait recommencé à cracher son funeste nuage de manière intensive.

Alahir se tenait là, parmi les siens, le regard au loin, il guettait les signes annonciateurs d’une bataille.
La dernière attaque avait eu lieu un mois en arrière, il y avait perdu ses parents.
Ost Gilliath avait été victime d’un assaut particulièrement féroce ce jour là. Boromir, le fils aîné du seigneur Denethor, n’avait pu arriver à temps avec ses troupes pour sauver les soldats en faction. Tout juste avait-il pu empêcher les orques d’emmener les corps des malheureux, parmi lesquels se trouvaient Nerandir et Astriel le père et la mère d’Alahir. Ils étaient tous deux de vaillants guerriers dont les parents venaient du nord. La famille Telcontarr descendait en effet des rôdeurs, les Dunedains. Aussi pouvaient ils vivre plus longtemps que la moyenne, le sang de Numenor étant encore vivace chez les hommes de l’ancien royaume d’Elendil.
La mort des deux champions qu’étaient les parents d’Alahir était un coup dur pour celui-ci, ainsi que pour son frère Hilrahir.
Hilrahir, justement, accompagnait le fils cadet de Denethor en Ithilien. Faramir avait été envoyé là bas avec un contingent de soldats dans le but d’observer les mouvements ennemis dont les rapports faisaient état.
Cela faisait dix jours qu’ils étaient partis, leur retour devait avoir lieu le lendemain.

Alahir, faisant signe à un soldat de prendre la relève, allait se diriger vers les baraquements lorsqu’un cor retentit.
« C‘est le seigneur Faramir qui revient ! »annonça une vigie.
Un jour d’avance. Ils revenaient trop tôt, quelque chose n’allait pas.
Ils comprirent tous en voyant le frère de Boromir revenir avec bien moins d’hommes que prévu, ils avaient été victimes d’une attaque. Boromir arrivait à grandes enjambées pour acceuillir son frère et Alahir en fit autant.
Faramir avait un bras en écharpe et à la vue d’Alahir se dirigea vers lui, laissant son frère à ses questions et à son inquiétude.
Cherchant le sien des yeux Alahir salua brièvement les deux frères avant de comprendre, à la mine de Faramir, ce qui s’était passé. Il hurla de chagrin et de haine alors que les deux fils de Denethor tentait de lui apporter toute leur compassion.*


Alahir s‘éveilla en sursaut, tremblant et en sueur il jeta un oeil inquiet autour de lui.
Il était chez lui dans sa chambre, Ienor étant en mission il était seul.
Ce satané cauchemar encore et toujours, ces visions de son passé le hantaient chaque nuit. Son épouse ne s’était encore aperçu de rien mis à part son changement vers un comportement plus sombre ces derniers temps, mais elle était loin d’être idiote et comprendrait bientôt tout.
Le jour était encore loin de se lever, mais le capitaine du Gondor comprit qu’il ne dormirait plus cette nuit là.
Il était peut-être temps de tenir une promesse faite à une elfe et à un semi-homme…

Un ciel chargé de nuages noirs plongeait la région dans une obscurité quasi permanente. Faisait-il jour ? Faisait-il nuit ? Les quelques éclaircies laissaient paraître un ciel en feu nuancé de rouge et d’orange foncé projetant des ombres étranges sur ces terres dévastées et infertiles. Quelques étangs d’eau saumâtres çà et là où traînaient des êtres plus immondes les uns que les autres. L’air nauséabond et humide rend d’autant plus cette région absolument hostile. Au loin, une chaîne de montagnes couvertes de cendres se dessinait et on pouvait apercevoir que ces montagnes grouillaient de créatures effrayantes. Paraît-il que derrière cette barrière naturelle réside un mal encore plus meurtrier mais peu de personnes en sont revenues. Plus loin au nord-est, on entend parler d’une brèche à même le sol et d’où sortent les plus immondes créatures que l’Eriador ait connu.

L’Angmar se nomme cette région et seuls les plus courageux osent s’aventurer au loin, surtout seuls. Et pourtant, dans ce terrible paysage, un hennissement se fait entendre, un poney gris au galop apparaît au sommet d’une colline. Il porte un nain vêtu d’une armure rouge de faction elfe pour démontrer l’entière amitié qu’il porte pour cette race. Son imposante carrure et son immense bouclier lourd elfe fait de ce nain une muraille infranchissable mais son visage marque sa faille. Marqué par la fatigue et blessé au front par une lame dentelée d’orc, il vacillait de temps à autre sur sa selle.

Se dirigeant vers le sud, il ne mit plus très longtemps à apercevoir un mur naturel et perpendiculaire au sol, il força un peu plus l’allure de son poney et emprunta quelques minutes plus tard un chemin peu visible, là où le mur fendu forme un canyon. Il tapota le col de son poney et le félicita : « Bravo, nous voici arrivé à Gabilshatur tu es courageux mon fidèle coursier. »

Il déboucha sur le camp nain, l’air y était moins nauséabond et les édifices nains lui rappelaient un peu chez lui. Il laissa son poney au soin du palefrenier en lui glissant quelques pièces d’argent dans la main. « Merci Maître Godrin » dit le palefrenier en baissant la tête respectueusement.

Il se dirigea vers un feu et s’y installa pour se soigner et prendre un bon repas. Malgré le festin, il était plongé dans ses pensées. Cela faisait quelques semaines qu’il avait décidé de rester dans cette région afin d’espionner tout mouvement ennemi souvent seul, parfois accompagné et il se rendait bien compte que le premier danger, mis à part les vers de feu errant, était bien ces camps orcs du nom d’Ongbishuk et Mor Maudhul si proche au nord empêchant tout passage à l’est vers Maethad et au nord vers le camp de Gart Forthnir, le dernier camp présentant la civilisation des peuples libres et ultime bastion entouré des orcs et Trolls redoutables d’Himbar, des êtres spectraux d’Imlad Balcorth, les deux immenses camps orcs d’Urugarth et Carn Dûm, sans compter Barad Gularan et la Faille de Nurz Ghashu. Tant d’ennemis et ses alliés si peu nombreux.

« Il faut frapper fort et vite encore et encore… Mes amis sont loin au sud venant en aide à mes cousins des mines de la Moria… Mon choix est raisonné. Vouloir rester ici est pure folie mais tellement nécessaire. Cependant, j’ai besoin de compagnons, plus que tout… »

Il se reposa trois jours et quand il fut retapé, son équipement réparé. Il décida qu’il était temps de repartir. Il alla chercher son poney et commença à l’harnacher. Il entendit des bruits de sabots s’arrêter aux portes de l’écurie, les pas de quelqu’un qui en descend et la porte s’ouvrir derrière lui. Godrin se retourna pour accueillir cette personne et malgré le peu qu’il connaisse de l’arrivant, il le reconnut tout de suite : « Thendrid ! Quel bon vent t’amène en ces terres ! »
Le capitaine du Rohan salua respectueusement son supérieur et laissa la bride de son cheval fourbu au palefrenier.

« J’ai à faire ici, Sénéchal. Et j’apporte mon aide à qui le veut. Je viens du camp d’Aughaire et on m’a dit que c’est le dernier camp avant d’emprunter la route pour Garth Forthnir prochaine étape de mon voyage.
- Eh bien, Capitaine Thendrid tu tombes très bien. Il y a quelques camps orcs qui t’empêcheront d’atteindre ce camp. Et j’ai décidé qu’il fallait quelque peu nettoyer ces camps où les orcs et Ourouks y commencent vraiment à pulluler. Souviens-toi des avertissements d’Andrago qui a failli y passer l’arme à gauche.
- Oui j’en ai entendu parler, reconnut Thendrid. Et bien soit, je t’accompagnerai.
- Merci nous pourrons faire plus amples connaissances par ailleurs, puisque nous nous sommes que très peu rencontrés. Cependant, il nous faut d’avantage d’aventuriers et je compte bien sur le champ faire appel à toute force disponible dans ce camp.
- Je suis frais malgré le voyage, recrutons tout de suite et laissons la journée pour les préparatifs.

Godrin et Thendrid, d’un pas assuré, se dirigèrent vers la place centrale du camp et Godrin se hissa sur un tonneau et de sa voix forte parmi les aventuriers de toutes les races des peuples libres il hurla : « Bonjour, Aventuriers, le harcèlement des orcs au nord n’est que trop pesant. Ces peaux vertes tuent nos pères, nos mères, nos frères et sœurs, nos amis et pillent, brûlent et détruisent tout sur leur passage. Cela doit cesser et ce brave capitaine loin de chez lui et moi-même sommes bien déterminés à y remédier. Je vous demande, vous qui êtes courageux, de venir nous rejoindre car nous partons demain. Qui est capable de défendre ces terres et ainsi empêcher ces orcs d’envahir les Hauts du Nord ? Qui a assez de haine envers ces êtres immondes pour leur montrer que nous sommes là et leur faire comprendre qu’ils feraient mieux de déguerpir vite fait bien fait vers leur retranchement en Urugarth ou Carn Dum ? Alors… QUI ?

Godrin regarda la foule dévisageant son auditoire un par un en attente d’une réponse.

« Moi ! » répondit une voix forte. « Moi ! Je me joindrais à vous ! ».
c’était la voix d’un homme de forte carrure qui, descendant de cheval, s’approcha des deux compagnons. Un bouclier au bras et une masse qui ceignait son flanc, il rajouta « Maître nain ! Et vous, noble capitaine, si vous voulez bien de la compagnie d’un homme prêt à exterminer tout se qui se trouve entre ce camp et Gath Forthnir, je suis des votre ! ».
« Bien ! Par ma barbe, qui d’autre est assez courageux pour venir avec nous trois ? Allons c’est tout ? » s’exclama le nain devant la foule qui s’éparpillait.
« Laissez tomber ! Ces gens rentrent à peine du combat, ils vont se reposer et ils l’ont mérité. Regardez dans quel état ils sont !»intervint Gisur, un nain du camp, puis il partit vaquer à ses occupations.
« Soit ! venez donc, nous discuterons mieux devant une bière. Mais avant cela, je me présente… ».Le nain qui s’adressait au nouveau venu s’inclina jusqu’à ce que sa barbe touche le sol. « Godrin Ecudechène ! pour vous servir, et voici Thendrid (celui-ci hocha brièvement la tête en guise de salut) un vaillant Rohirrim. A qui avons nous l’honneur ? » finit-il par demander à l’inconnu alors que la cour était désormais déserte.
L’homme rabattit sa capuche sur ses épaules, dévoilant un visage marqué d’une cicatrice partant du sourcil gauche jusqu’à la pointe du nez, des yeux d’un bleu acier emplis de détermination. Aucun doute, c’était un guerrier expérimenté.
Il finit par s’incliner devant eux, et se présenta .
« Hilrahir, pour vous servir. Hilrahir Telcontarr plus exactement. J’ai fait un long voyage avant d’arriver ici, car je viens du… ».
« Du Gondor ? n’est ce pas ? » demanda Thendrid après un regard à Godrin qui avait réagi lui aussi au nom de Telcontarr. Ce nom leur était, en effet, bien connu.
L’homme du Gondor rit au éclats. « Cela se voit tant que ça ? ».
« Non… enfin oui, mais ce n’est pas tant votre apparence que votre nom qui nous à aiguillé. » continua Godrin, alors que Thendrid achevait . «C ‘est que voyez vous, ce nom est celui d’un de nos amis et nous… ».
« Un capitaine du Gondor ? c’est ça ? Je vous en prie, dites moi que vous parlez bien d’Alahir. C’ est de lui que vous parlez n’est ce pas ? » s’enquit Hilrahir alors que les deux compagnons semblait de plus en plus surpris.
« Alahir est mon frère aîné, et je suis venu le rejoindre, aux dernières nouvelles il était à Gath Forthnir d’après l’aubergiste de Bree. Va t’il bien ? » continua t’il.
« Et bien ! pour une surprise, elle est de taille ! » s’esclaffa Godrin.
Thendrid expliqua. « D’après nos sources il se porte bien, rassurez vous, mais nous ignorions qu’il avait un frère. » « Seulement il n’est plus ici depuis un bon moment déjà, il est parti avec une expédition pour la Moria… ».
« Ah, je le manque encore de quelques semaines. » « N’arriverais je donc jamais à le rejoindre ? »l’homme semblait d’un coup fourbu.
« Allons ! Par ma barbe, nous vous aiderons. Nous projetons de partir le rejoindre, lui et nos autres amis, dans peu de temps. Mais nous avons deux ou trois choses à finir ici avant cela, restez et aidez nous, nous ne finirons que plus vite de cette manière. Et… ».
Thendrid posa un main sur l’épaule du nain. « Tu es en retard sur tes informations mon ami, Alahir doit revenir à Bree d’ici peu d’après Andrago. » « Hilrahir, comme l’a dit Godrin, restez je vous en prie, nous vous accompagnerons ensuite, la route est plus agréable à plusieurs… Et nous aurons bien des histoires à nous raconter… » dit-il enfin.
Après hésitation, Hilrahir accepta. Et des histoires furent en effet racontés, à commencer par celle d’un homme sensé être mort….

Alahir, de retour à Bree, avait eu la joie de voir Thendrid et Godrin lui rendre visite accompagné de…Hilrahir, son propre frère, celui là-même qui était censé être tombé en Ithilien.

Les retrouvailles eurent lieu sous le regard ému des amis du capitaine du Gondor, Andrago et Ienor revenus avec lui à Bree furent de la fête eux aussi.
Epuisé d’avoir du chercher son frère dans tout l’Eriador, Hilrahir souhaita se reposer quelques temps avant de repartir au combat, Alahir en ressentit lui aussi le besoin.
De plus, il tenait à connaître ce qui s’était passé. Comment un homme censé être mort pouvait-il réapparaître plus d’un an après sa disparition ?
Hilrahir dévoila toute l’histoire à son frère ainsi qu’à Andrago et Ienor, Godrin et Thendrid étaient quand à eux déjà au courant, le voyage de retour avec Hilrahir ayant été pour eux l’occasion d’entendre une belle histoire…


Quelques semaines plus tard, Ienor remit une lettre à Alahir.
« c’était dans la boite aux lettres, une admiratrice peut-être… »dit-elle sur le ton de la plaisanterie, bien que son regard promit mille supplices si c’était le cas.
Alahir reconnu l’écriture instantanément et ouvrit l’enveloppe sans tarder.
« Qui est-ce ? » demanda Ienor toujours curieuse.
« Quelqu’un dont je n’ai pas entendu parler depuis quinze ans, et que je n’ai pas vu depuis vingt-cinq ans. » répondit-il l’air inquiet.
« Que se passe-t-il ? »
Alahir éclata de rire au moment ou Andrago frappait à la porte et réveilla par la même occasion Hilrahir.
« Fais donc entrer notre ami, et laisse moi lire cette lettre, je pourrais alors te dire de quoi il retourne. »ponctua le capitaine amusé.
Après avoir salué son ami et son frère, Alahir entreprit de lire enfin son courrier.
Un sourire franc illuminait à présent le visage que tous observaient.
« Alors ? » dirent-ils en chœur.
« Un cousin à moi vient nous rendre visite, je vais enfin le revoir, voilà vingt-cinq ans qu’il à été envoyé à Dale en mission. Ce fut d’ailleurs pour lui un retour aux sources car c’est la-bas qu’il a vu le jour. Mais sa mission est terminé, il a donc décidé de nous rejoindre et je ne sais pas par quel miracle il a su où me trouver, à moins que… oui ce doit être ça ! De toute la famille Telcontarr, il est celui qui à toujours le plus gardé le contact avec les rôdeurs. »
« Vas-tu me dire enfin de qui tu parles ? »insista Ienor au comble de l’impatience.
« D’un guerrier, un peu à la manière d’Ethorn, Bruric et Yamathorin, un champion… »
« Alahir ! Son nom bon sang, son nom ! ».
« Pardon, oui c’est vrai je ne l’ai pas dit… »
Hilrahir s’exclama « Midgard ! c’est Midgard c’est ça ? » il éclata alors de rire.
« Oui, c’est bien lui, tu n’étais qu ‘un enfant lorsqu’il fut envoyé en mission mais je me souviens que tu l’admirais beaucoup. » finit par dire Alahir.
Ienor et Andrago se regardèrent. La chasseuse finit par dire à son ami « s’il est à moitié aussi fou que mon mari et Ethorn… »
« Je n’ ai pas fini d’avoir du travail. »soupira le ménestrel.

« Dis leur l’histoire que tu m’as racontée à propos de lui. » ajouta Hilrahir.
« D’accord, si tu veux. »Alahir en souriait d’avance.

« Une fois arrivé à l’age adulte, Midgard qui avait été élevé par mes parents à la mort des siens, participa à sa première bataille… C’était aussi la mienne d’ailleurs, et nous combattions avec mes parents. Hilrahir étant âgé de dix ans à peine, dut rester à Minas Tirith.
Un elfe de Fondcombe et porteur d’un message pour mon père, se joignit aux hommes du Gondor pour cette bataille…Midgard le surprit à prier les Valars d’apporter leur aide aux hommes.
- Les Valars vont se joindre à la bataille ? demanda-t-il à l’elfe.
- Je n’en ai aucune idée, répondit celui-ci
- Alors dis leur de bien rester hors de mon chemin, ponctua Midgard sous le regard choqué de l’elfe et les éclats de rire de mon père.
Voilà qui est Midgard, et à la suite de cette bataille où ses épées firent des miracles, il fut surnommé l’immortel par les hommes et les elfes présents car il avait subit des blessures qui en aurait tué beaucoup. »
« Un fou furieux de plus ! » s’exclama Ienor alors que tous, à part elle, riaient.
Elle hocha la tête en constatant que même Andrago se joignait aux rires.
« Les hommes !… » finit-elle par dire.

[hrp on] oui je sais, comme le dit la grande philosophe britney"oops i dit it again"[hrp off}