Compagnons de Route
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Compagnons de Route

Forum de la Confrérie des Compagnons de Route sur Lord Of the Rings Online. Site au: http://pagesperso-orange.fr/Flammesdelouest/index.htm
 
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 Historique des Compagnons de route (encore!!!)

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Nindesiel
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MessageSujet: Historique des Compagnons de route (encore!!!)   Historique des Compagnons de route (encore!!!) Icon_minitimeSam 27 Sep - 19:18

PROLOGUE :

Lorsque fut retrouvé l’Anneau Unique, de nouvelles forces naquirent parmi les Peuples Libres, désireuses de se confronter à Sauron, le Ténébreux Seigneur du Mordor.
Ainsi, dans l’Ered Luin, plusieurs destinées devaient se croiser pour donner naissance à une Confrérie d’aventuriers, connue sous le nom de : « Compagnons de Route »
Ces gens, amoureux du monde, Grands Connaisseurs des sentiers et chemins qui parcourent Ambar (le Monde) tels d’innombrables veines, décidèrent d’en être le Sang qui lutte contre la gangrène du Mal.
Nul sentier ne devait leur être inconnu, afin qu’il ne demeure pas de peuple qu’ils ne puissent secourir. Ils ne devaient reculer devant aucun danger, afin que les séides du Mordor et de l’Angmar ne puissent penser qu’ils les fuyaient.
De fait, le monde était leur demeure plus qu’aucune maison, et leur charge au combat se faisait en chantant : « Pour Ambar et la Liberté ! Compagnons de Route, Sus à l’Ennemi ! »
CHAPITRE 1 : LES 3 PREMIERES.

« Les dieux soient maudits s’ils ne nous aident pas ! » Pesta Nindesiel la chasseresse elfe, à l’intention de ses compagnes. « N’avons nous pas assez souffert pour aider les opprimés ? »
Lanye, une de ses congénères, consoeur de métier, gronda en abattant un nouveau gobelin : « J’ai peine à croire, que nous sommes les seuls êtres préoccupés par le retour du Seigneur des Ténèbres sur son trône de Barad-Dûr ! »
Sylphe, la malicieuse magicienne humaine, éclata de rire en contemplant l’ampleur du carnage dans le Vignoble de Limaël : « Dans les nations humaines, nous avons mis en place un astucieux stratagème afin de réunir toutes les âmes volontaires. Les combattants se regroupent et s’en vont faire reconnaître leur valeur par un clerc. Ils sont ainsi proclamés Confrères, puisque Frères d’Armes et Compagnons.
« Cette soudaine renommée leur permet de trouver plus aisément de la main d’œuvre… mais cela coûte cher ! »
Sylphe et Lanye regardèrent conjointement vers Nindesiel qui était, à l’époque, la plus fortunée des trois. Cette dernière haussa les épaules en soupirant : « Eh bien soit ! Fondons une Confrérie, bien que je n’entende rien à cette matière…
_ Tout d’abord, il nous faut un nom. » Suggéra Sylphe. « Quelque chose qui permettra de nous distinguer des autres groupes. Il faut que ce soit un terme facile à retenir…
_ Les Championnes d’Aglarond ! » Cria Lanye avec inspiration.
Sylphe la foudroya du regard : « Plus pompeux, tu peux trouver ? Dans le genre héroïque ou divin ? Pourquoi pas un truc bien elfique que personne ne pourra comprendre, pas même ceux de votre espèce ? »
Nindesiel tempéra leur querelle en proposant : « Donc, il faut un nom efficace et sans prétention. Un terme ou une expression qui relate nos actions et ambitions sans être prétentieux, religieux ou céleste. Onòro Hò Teä…
_ Frères de Sang ? T’es dégueu… »
Une tape de Sylphe empêcha Lanye de poursuivre ses protestations, comme Nindesiel claquait des doigts en se souvenant : « Pas d’elfique avons-nous dit ! Je rajoute même qu’il risque d’y avoir des mâles parmi nos recrues potentielles…


_ Pas les nains, Nindë ! Il puent comme de la…
_ Compagnons de route ! » S’exclama Nindesiel pour couper court aux plaintes de Lanye.
Sylphe approuva de la tête : « C’est pas mal, en effet. Après tout, nous allons faire un bout de chemin ensemble, une fois réunis. » Puis, ébouriffant la crinière brune de la jeune elfe pour étouffer sa rancœur, la magicienne sourit : « Et qui sait, Lanye…peut-être arriveras-tu à apprécier les nains pour ce qu’ils ont à nous offrir… »
La jeune chasseresse regarda vers ses consoeurs d’un air résigné : « J’accepte, puisque de toute manière, ce n’est pas à moi de payer ! »
Nindesiel rajouta avec malice : « Tu vois ? Tu te mets déjà à parler comme eux ! »
Lanye grommela en saisissant son arc, et repartit chasser les Peaux-Vertes en pestant : « Fichus habitants de l’Eriador, qu’ils soient elfes ou humains ! »
Sylphe rassura Nindesiel en la saisissant par les épaules : « Elle s’y fera, tu verras ! Mais je te suggère de la rattraper avant qu’elle ne se lance dans une campagne de nettoyage de la Terre du Milieu pour laver l’affront… »
La jeune Noldo fronça les sourcils : « Je vais aller voir à Celondim, si un clerc veut bien consacrer notre Confrérie…
_ Et Lanye ? » Demanda Sylphe avec anxiété.
Nindesiel haussa les épaules : « S’il faut purger la Terre du Milieu, qu’elle commence ! Bien que plus jeune que moi, elle manie nettement mieux l’arc ! »
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MessageSujet: Re: Historique des Compagnons de route (encore!!!)   Historique des Compagnons de route (encore!!!) Icon_minitimeSam 27 Sep - 19:19

CHAPITRE 2 : LA ROUTE VERS L’AVENIR :

Celondim était le dernier bastion elfique avant les Havres Gris, où étaient construits les navires blancs, avant qu’on ne les expédie vers le couchant pour quitter Endor.
Quelques bâtisses fatiguées, édifiées sur les contreforts de l’Ered Luin, luttaient encore pour ne pas devenir des ruines, s’en remettant au talent des derniers artisans locaux pour rester intactes.
Essoufflée par sa longue course, Nindesiel s’engouffra entre les ateliers pour gagner le flanc de la colline. Elle savait qu’un savant elfe, Clerc, érudit ou notaire s’y trouvait, qui pourrait la renseigner.
Bondissant au-dessus d’un chariot qui encombrait la chaussée, elle dérapa longuement pour s’arrêter nez à nez avec le clerc.
« Suiläd Mellon, Nindesiel ! » Dit-il d’un ton sec. « Arrives-tu au terme de ta longue existence, qu’il te faille courir pour expédier les affaires courantes ? » Puis, l’invectivant du doigt, il rajouta : « Tu troubles la paix de ce sanctuaire depuis ton arrivée, il y a une trentaine d’années !
_ Les gobelins et les Poings-Bourrus troublent la paix ! » Lui renvoya-t-elle avec acidité. « Et ce n’est pas votre exemplaire léthargie qui les empêche de nuire, mais mon arc, celui de Lanye et le bâton de Sylphe ! »
Le clerc fronça un sourcil avant de rétorquer avec indifférence : « Sylphe ? Ah oui ! L’humaine avec qui tu traînes… » Il fit une grimace de dégoût : « Les hommes sont faibles, et celle-là ne change rien à l’affaire !
_ Et Lanye ? Avez-vous à vous en plaindre ? » Elle sentait la moutarde lui monter au nez : « Est-elle assez elfe à votre goût, que je puisse me satisfaire de mes fréquentations ? »
D’un geste dédaigneux, le clerc rajouta : « C’est bien à cause des elfes d’autres frontières que nous avons perdu le Refuge d’Edhelion ! Ils ont attiré le mauvais œil sur nous, et se sont montrés incapables de la ramener avec eux, en Imladris ! Cirdan attend du bois aux Havres, qui n’a plus la moindre chance de lui parvenir depuis les Portes de Thorin ! »
Nindesiel pesta d’impuissance : « Eh bien, soyez rassuré ! Je partirai avec mes mauvaises amies pour ne plus revenir, une fois mes affaires réglées dans cette région ! Je venais juste quérir votre bénédiction pour la confrérie que je m’apprête à fonder. Elle aura pour nom : Compagnons de Route. Au vu de votre accueil, il semble que ce sera ma dernière demeure avant longtemps ! Dernier détail : Lanye est une Galadhrim, tout comme moi ! Pas

quelqu’un de Fondcombe ! Ce qui démontre comme vous connaissez bien vos pairs ! »
Le clerc fronça les sourcils devant cette soudaine agressivité : « Ton père t’a envoyée ici, espérant que nous pourrions te protéger des troubles qui naissaient dans l’Est… ne te méprends pas sur mes reproches. Je ne te les fais que pour ton propre bien, Nindësil…
_ Ainsi, quand cela vous arrange, vous daignez me rendre mon patronyme Noldo ! » Constata-t-elle avec amertume. « Peu m’importe ! J’ai appris à apprécier le sobriquet dont on m’a affublée en Ouestron : Nindësil Isilcàlina est morte en entrant dans l’Eriador ! Ne reste plus que Nindesiel Clairelune, qui est la fondatrice des Compagnons de Route et qui attend votre bénédiction ! »
Réfrénant sa colère, le clerc lui lança : « C’est un acte qui a son prix, comme dans toutes les autres nations ! »
Tirant une poignée de pièces d’argent de sa bourse, elle les lui jeta à la figure en rugissant : « Je paye ! Qu’on en finisse ! »

***

Quand elle quitta Celondim, les papiers authentifiant la confrérie dans ses mains, elle retrouva ses deux amies sur le pont qui menait vers le nord, qui contemplaient les chutes d’eau.
Lanye qui semblait enfin calmée, lui demanda avec douceur : « tu es sûre que tu ne regretteras rien ? »
Plus farouche qu’elle ne l’aurait voulu, Nindesiel répondit avec aplomb : « Tu apprendras à aimer les nains et moi, la liberté ! »
Lanye éclata de rire : « Mais… j’aime les nains ! je disais le contraire pour te taquiner ! »
Devant la mine déconfite de la Noldo, Sylphe désigna le Nord de la main : « Allez Chef ! Pour Ambar et la Liberté ! Compagnons de route, Sus aux mignons de l’Ennemi, avec un Grand E ! »
D’un ton moins solennel, Lanye rajouta : « Sauron ! Gare à tes fesses ! »
Toujours éberluée par l’évolution soudaine de la situation, Nindesiel s’enquit : « Le Mordor, ce serait pas à l’Est, des fois ? »



Un sourire paisible sur le visage, la magicienne expliqua calmement : « Mais l’Angmar est au nord ! Commence donc par nettoyer chez toi, avant d’aller faire le ménage chez les autres ! Nous partons pour Gondamon. »
Nindesiel ponctua en soupirant : « Soit ! Avec un peu de chance, nous pourrons y recruter des nains… »


Ainsi débuta la légende. Ainsi débuta l’histoire cachée de la Terre du Milieu, destinant de jeunes aventurières à créer une institution pour lutter contre le Mal et la Terreur. Nombreux furent ceux qui les rejoignirent depuis leur passage en Gondamon, qui élevèrent leur nombre, portant le nom des Compagnons de Route sur toutes les bouches.
Mais c’est une toute autre histoire…
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MessageSujet: Re: Historique des Compagnons de route (encore!!!)   Historique des Compagnons de route (encore!!!) Icon_minitimeSam 27 Sep - 19:19

CHAPITRE TROISIEME : LES JEUNES ACTEURS.

Le sage Priramas, fraîchement sorti de l’école des Maîtres du Savoir, druides héritiers de la magie des elfes et des hommes, se tenait le front d’une main, cachant à grand-peine l’air navré que l’on aurait pu lire sur son visage : dire qu’il voyageait avec la jeune femme hystérique depuis plus d’une semaine ! Et tout cela parce qu’il avait accepté les ordres des membres des Compagnons de Route, plus élevés que lui dans la hiérarchie de la confrérie !
Avec peine, il tenta de se boucher les oreilles afin de les protéger du flot d’immondices verbaux qui sortaient de la bouche de sa compagne : « Ces enfoirés ont cramé ma taverne d’Archet ! Ma taverne ! Pas celle de Bree ! La mienne ! Je m’en vais te leur bourrer le fion à coups de claymore, histoire qu’ils apprennent à respecter les choses importantes ! Foutus brigands de mes deux ! » Constatant qu’elle reprenait son souffle, le magicien ôta les doigts de ses oreilles. Pour le pire… elle reprit, aussitôt qu’une nouvelle bouffée d’oxygène eut empli ses poumons : « Et d’abord ! C’était qui la tapette en robe rouge et collants noirs à qui on a explosé la bouche ? A part un incendiaire de merde, je veux dire ? »
D’un ton macabre, il tenta de la reprendre : « Capitaine Ludina ! Surveillez votre langage, je vous prie ! » Certes, elle était l’un des plus jeunes officiers de sa génération, mais elle jurait comme un charretier… encore que même les charretiers puissent être plus polis. Particulièrement quand elle était à jeun. Elle avait un penchant non négligeable pour l’alcool, et il semblait qu’une journée ne commençait bien pour elle, qu’après une demi-douzaine de pintes de bière brune. « Ce n’est pas digne de votre rang, de vous exprimer ainsi…
_ On s’en branle, vieux schnoque ! » Renvoya-t-elle aussitôt avec une hargne plus vivace : « Ils ont foutu toute mon ex-future garnison en l’air, ces fumiers ! Ils picolaient comme des trous quand la taverne a cramé ! » D’une main négligente, elle tira sur son pantalon qui semblait lui rentrer dans les fesses.
Les yeux ronds comme des billes sous l’effet de la gêne soudaine, Priramas enleva son chapeau à larges bords pour le placer devant le postérieur de la jeune femme, et cacher ainsi la scène honteuse. Il balaya la rue d’un air craintif : s’il était vu en compagnie de cette furie, c’en était fini de sa réputation. Dire que Nindesiel lui avait ordonné d’aller chercher cette recrue en Archet ! Atroce ! Entre l’odeur d’alcool et celle de la fumée environnante, le capitaine Ludina lui semblait à vomir ! Aucune pudeur, comme il sied aux militaires, un goût prononcé pour la boisson et les blagues salaces, la petite rouquine aux tâches de rousseur était un vrai garçon manqué ! Il s’attendait à tout moment à lui voir tomber les cuissardes pour faire ses besoins à l’angle d’une maison, à l’issue d’une cuite de la veille. A présent, dégrisée, elle était pire qu’enivrée. « Ludina, soyez gentille… contrôlez-vous, je vous prie. On ne tardera pas à nous mettre à la porte d’Archet, si vous persévérez dans cette détestable attitude…
_ C’est ça ! Et mes miches, c’est du bidon ! » Affirma-t-elle en soulevant sa généreuse poitrine à pleines mains. « Je suis née ici ! J’ai grandi ici ! J’ai appris mon boulot avec les soldats d’ici ! Qu’ils essayent de me foutre dehors et je te garantis que je leur botte le c… »
Il parvint à la museler à la hâte comme passait une patrouille de légionnaires de Bree, appelée en renfort suite aux récents troubles. Il s’efforça d’offrir son plus beau sourire au regard suspicieux qui se posa sur lui. Il se contraignit à penser avec philosophie que le chef de Confrérie le déchargerait de son fardeau, le surlendemain au plus tard.
Après tout, il avait reçu la missive lui ordonnant de ramener l’énergumène en question à Bree, à l’Auberge du Poney Fringant, où la réunion des nouvelles recrues se tiendrait. Cet instant serait le plus beau de sa longue existence, s’il en jugeait les problèmes que lui avait causé Ludina.
Un violent coup de pied dans son tibia le força à lâcher prise sur les lèvres pulpeuses : « Touche-moi encore, et je te fais bouffer ton bâton jusqu’à ce qu’il ressemble à une canne ! » Il rougit, réalisant soudain que, dans sa crainte, il maintenait toujours le chapeau de son autre main, fermement appuyé sur le postérieur de sa consoeur.
Tout était fini ! Les gardes avaient dû le prendre pour un vieux satyre. Et c’était encore la faute de cette soûlarde ! Adieu sa notoriété, son ambition… la furie en rajouta encore à sa disgrâce : « Même mes petits amis me paluchaient pas comme ça ! Alors un vieux bouc qui se croit viril, n’y pense pas ! »
Recoiffant son couvre-chef, il toussa pour retrouver son calme : voilà au moins une chose qu’elle ne pouvait pas lui enlever… quoi que… en deux journées, elle y était parvenue à plusieurs reprises. « Ludina ! » Déclama-t-il d’un ton solennel : « Si vous parvenez à vous tenir tranquille, je vous offrirai autant d’alcool que vous pourrez en boire, lorsque nous serons à Bree ! Mais, de grâce ! Epargnez-moi vos travers néfastes ! »
L’œil soudain illuminé par un vif intérêt, la jeune femme l’avertit : « Tu devrais faire gaffe, mon vieux ! Mon estomac n’a pas de fond, si j’en crois ce que disaient les gars de ma promotion ! Tu veux me payer à boire ? Tu vas en avoir pour tes frais, crois-moi ! »
Traînant lourdement son bâton derrière lui, le sage Priramas entreprit de quitter Archet, le capitaine Ludina vociférant toujours sur ses talons… c’était pas gagné, cette affaire !

***

Vignus était un nain. Pas un humain, pas un hobbit, et surtout pas un elfe ! Un bon nain bien robuste, bien en chair, bon vivant ! Pour son grand dam, il passait pour un excentrique aux yeux de son peuple, en cela qu’il était ménestrel. Selon son père qui ne tenait pas en haute estime son goût pour l’art, « quel nain pouvait être assez stupide pour chanter dans une taverne, quand tous les autres y buvaient dans d’énormes chopes ? » Distraire les soiffards ? Pourquoi faire ? Il se le demandait encore…
Cependant, il aimait la musique. Plus pratique encore : il aimait conter des histoires au coin du feu quand, en pleine nature, il n’y avait pas d’alcool pour remplir son gosier asséché par la soif ! Sortant son luth, il gratta quelques accords, constatant que l’instrument commençait à se faire vieux, et se fissurait par l’arrière de la caisse.
Lors de son arrivée à Bree, il espérait bien demander à Nindesiel de lui en fabriquer un autre. Cette dernière n’était pas mauvaise menuisière, s’il se souvenait bien, et elle appréciait suffisamment l’art pour se montrer digne d’intérêt. Il l’avait déjà rencontrée, alors qu’il n’était qu’un enfant, tandis qu’elle passait par la Cour de Frérin, pour accomplir quelque affaire étrange avant de quitter l’Ered Luin.
Ne lui avait-elle pas dit, à cette époque, qu’il serait le bienvenu parmi les Compagnons de Route, quand il aurait grandi ? Elle n’avait pas failli à sa parole, lui faisant parvenir une missive dès sa majorité, l’enjoignant de gagner Bree avant le solstice d’été, s’il tenait toujours à participer à la « Grande Aventure ».
Pourquoi avait-il accepté d’entrer au service d’une elfe, quand bon nombre de nains lui avaient ouvert en grand les portes de leurs confréries ? Parce qu’il n’y avait pas « Grande Aventure » dans les contrats ! Il voulait se tailler une réputation de Conteur et Barde. Pour ce faire, il fallait une histoire à raconter ! Il connaissait trop bien le mode de vie des Gens de Thorin, qui se résumait souvent à un enchaînement improbable d’événements, aisément identifiables pour ceux de la même espèce : un gobelin, une bière, une tranche de gigot d’ours à la bière. Il suffisait de changer l’ordre pour donner un esprit grandiose à ce type d’existence, ou d’y rajouter une pioche et quelques coups sur un pan de roche pour donner le ton de l’artisanat.
Pas vraiment de quoi faire une grande chronique. Pas de quoi tenter un poète…
Pour certains nains, être assujetti à une elfe aurait été pire que tout, mais Nindesiel était différente : elle avait grandi dans l’Ered Luin, s’était liée d’amitié avec bon nombre de nains, et avait même appris les rudiments du travail du bois auprès de ces derniers. En outre, elle les aimait bien et les traitait avec égards. Alors, « Grande Aventure » et Sympathie faisaient bon ménage.
Se laissant bercer par le mouvement ondulatoire de sa monture, il se sentit sur le point de s’endormir. Bâillant longuement, il aperçut les lueurs du campement d’Adso, et envisagea de faire une halte avant de gagner la ville…

***

Son regard loin vers l’horizon, tenant son arc d’une main fine et élégamment gantelée de cuir, la chasseresse observait les Collines de Bree qui se formaient devant elle depuis la berge Est du Brandevin.
Lissant sa chevelure, Sildaya la coinça sous son cabasset, afin qu’elle ne gêne pas sa course : elle était en retard ! Sa cousine Lanye, lorsqu’elle l’avait recrutée à Duillond, lui avait bien dit d’être à l’heure ! Le surlendemain, au crépuscule, Nindesiel attendrait au Poney Fringant, afin d’accueillir les nouveaux arrivants dans la confrérie, et de leur présenter un projet d’avenir pour les Compagnons de Route.
Sildaya pesta : bon sang ! Elle débutait dans le métier d’éclaireuse et comme sa mère le lui avait dit, elle était capable de se perdre dans sa propre maison… entre la chambre et la cuisine. A cause de son sens de l’orientation désastreux, elle était sortie de la route lors du crépuscule, malgré sa nyctalopie. Cela faisait à présent une bonne heure qu’elle progressait en rase campagne, de collines en vallées, espérant retrouver le sillon sombre des charrettes. Et cinq minutes auparavant, elle avait confondu le flot noir du fleuve, avec la route tant désirée.
Se laissant tomber dans l’herbe, elle fit la lourde addition du retard accumulé : elle espérait arriver avec quatre bons jours d’avance, afin de se faire faire une tenue neuve pour paraître devant les officiers de la confrérie. Mais trois jours perdus à errer dans la Comté pour trouver la Route de l’Est, une journée perdue dans les Vallons de Duillond, et la présente journée passée à rebrousser chemin lui laissaient juste le temps de croiser une âme charitable pour la remettre dans le droit chemin.
Avec un peu de chance, elle serait à Bree demain, et se ferait tirer les oreilles par Nindesiel… à supposer qu’on l’ait attendue. La fondatrice de la Confrérie était quelqu’un de pressé, qui bataillait pour l’heure en Evendim, n’hésitant pas à perdre plusieurs heures pour soutenir la cause des Peuples Libres dans les Hauts du Nord. Il n’y avait aucune chance pour qu’elle ait perdu du temps à attendre une petite étourdie, trop distraite et indélicate pour prendre la peine d’être sur les lieux du rendez-vous dans les temps.
« Un jour, je serai la plus grande cartographe de la Terre du Milieu ! » Grogna-t-elle en regardant les étoiles.
Elle commença à ressasser les excuses qu’elle ferait parvenir à sa cousine Lanye dans un courrier. Quelle honte ! Déjà qu’elle avait manqué tomber dans une embuscade de gobelins et avait fui à toutes jambes… sa carrière de Compagne de Route débutait mal…

***

Le tavernier, un gros type au teint rougeaud, du nom de Prosper MachinTruc, un nom vraiment très compliqué pour son cerveau fatigué, s’approcha de la cheminée, devant laquelle il fumait une pipe d’herbe du Vieux Toby : « Monsieur Piramas ?
_ Priramas ! » Grogna-t-il, lorgnant du coin de l’œil vers la table du Capitaine où s’amoncelaient les cadavres de bières et de bouteilles de vin. « PRI-RA-MAS ! Sinon, vous vous trompez de personne ! » Cela faisait six bonnes heures qu’ l’ouragan Ludina avait débarqué au Poney Fringant, et il se demanda s’il ne l’avait pas perdue de vue pendant la seconde fatidique où elle aurait commis un désastre. Après tout, le tavernier venait le voir en personne. « Si c’est à cause d’elle, je ne la connais pas ! » Mieux valait prendre les devants, et rejeter toute implication aussi tôt que possible.
Prosper relut attentivement le nom sur une enveloppe : « PRI-ramas ! C’est donc bien vous ! » Le magicien tourna des yeux intrigués vers l’aubergiste. Ce dernier développa : « Une elfe… une fort grande et belle personne si vous voulez mon avis, m’a laissé cette lettre, avec l’ordre de la remettre à un monsieur correspondant à votre description. Elle est passée voilà trois jours, dans une grande hâte, et s’en partait dans les Ruines du Royaume d’Arnor… »
Saisissant l’enveloppe avec précaution, Priramas la décacheta, ne prêtant plus l’oreille aux déblatérations de son hôte. La plume était fine qui avait rédigé le billet. La calligraphie indéniablement elfique, bien que le papier et l’encre soient bon marché. Il commença à lire :
« Cher Priramas,
« Vous me voyez désolée de ne pouvoir assister comme promis à la réunion qui aurait dû avoir lieu aujourd’hui. Des troubles dans le Nord me contraignent à reprendre la route au plus vite, et à vous laisser sur papier les ordres pour la suite des événements.
« Vous devriez sous peu, recevoir la visite d’un ménestrel nain, du nom de Vignus, et d’une elfe éclaireuse du nom de Sildaya. Si la chance est de notre côté, ils seront ensemble. J’espère que vous avez veillé sur Ludina, car ses talents d’officier vont désormais s’avérer primordiaux… »
Jetant un regard angoissé vers la table où se tenait la soiffarde, il revint avec une anxiété plus prononcée vers sa lecture : « En effet, j’ai entendu parler de problèmes récalcitrants dans le Pays de Bree et la Comté, qui nécessiteront l’action d’un groupe bien préparé et coordonné. Sous peu, je devrais vous adjoindre deux nouveaux comparses, qui vous rejoindront au même endroit, à une date et une heure définis par mes soins.
« En l’attente de ce moment, je vous place tous trois sous le commandement de Ludina, et vous ordonne de partir pour la Comté, afin de veiller au bon déroulement du Festival du Solstice.
« Cordialement, Nindesiel, Maître des Compagnons de Route. »
A ce moment précis, un grand hurlement de désespoir sortit de la gorge tourmentée du magicien, qui provoqua un grand silence et un étonnement général dans le Poney Fringant : « Noooooooooooooooon ! »
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MessageSujet: Re: Historique des Compagnons de route (encore!!!)   Historique des Compagnons de route (encore!!!) Icon_minitimeSam 27 Sep - 19:20

CHAPITRE QUATRIEME : DE BOIRE EN DEBOIRES…

La réunion fut morose, autant le dire. Sans parler de chance, le fait que les quatre aventuriers parviennent à se retrouver au même endroit, au même moment, tenait surtout du miracle et de la ténacité… du mensonge par omission aussi.
Vignus était arrivé à la date précise de la réunion, et était tombé dans une chope de bière que lui tendait Ludina, piège à la tentation insoutenable pour tout nain qui se respectait. Le capitaine se complaisait dans l’alcool du soir au matin, ignorant tout des ordres qui lui incombaient, puisque Priramas avait jugé bon de ne rien lui en révéler. Pour elle, cela tombait on ne peut mieux, à la vitesse des cruches de vin qu’elle vidait comme du petit lait, du soir au matin.
Pour le magicien, l’attente était avant tout une très longue réflexion au sujet de la légitimité du commandement, et de l’interprétation subversive des ordres : pouvait-il, en son âme et conscience, admettre de placer l’équipe au complet sous le commandement de Ludina ? Elle aurait tôt fait de tous les faire crever… d’une cirrhose. Une vieille légende des Dunedains parlait d’un village maudit qui aurait été dévasté par Sept Cataclysmes : les Sept Plaies. La rouquine, à elle seule, en valait bien huit ou neuf. Un risque inadmissible !
Mais, il y avait les ordres… et Nindesiel les lui avait envoyés en gage de confiance… Il reporta son regard larmoyant sur le parchemin, avant qu’une main fébrile ne le lui arrache violemment et le jette dans le feu : « Priramas ! Tu gonfles tout le monde à fumer ton infecte herbe à pipe, et à jouer à l’asocial ! » Lui envoya Ludina passablement éméchée, son teint plus rouge encore que de coutume.
Horrifié, il contempla le parchemin qui partait en fumée, avec ordres et avis. Tournant un regard furieux vers le capitaine, il hurla : « Sais-tu seulement ce que tu viens de brûler, jeune imbécile ?
_ Un vieux papelard sur lequel tu notes tes sortilèges ? » Répondit-elle dans un hoquet dégoûtant.
Un éclair de génie traversa l’esprit du magicien, et son regard se fit plus rusé, comme il réalisait soudain l’atout que cet événement imprévu venait de lui glisser dans la manche. Il venait de perdre deux jours à attendre que la providence lui fasse un signe sur la marche à suivre, ou qu’un officier de la confrérie passe par Bree pour donner de nouveaux ordres, et voilà que cette idiote brûlait la trace légitime de sa propre autorité. Priramas laissa son sourire calculateur poindre dans sa barbe blanche : « C’étaient des ordres de Nindesiel, le Maître de Confrérie… et tu viens de les brûler ! »
Se dégrisant aussitôt par une extraordinaire prouesse de volonté, Ludina devint blême : « Ah ! Et que disait-elle ?
_ Comment pourrais-je le savoir alors que tu viens de les jeter au feu ? » Il haussa les épaules avec cynisme, tandis qu’elle s’évertuait à tirer les lambeaux du parchemin des flammes.
Constatant qu’ils ne lui seraient d’aucun secours, la jeune femme se tourna vers le magicien : « Tu vas essayer de me faire croire que deux jours ne t’ont pas suffi pour savoir ce qui était écrit dessus ? C’est plus de la vieillesse, à ce niveau de décrépitude !
_ Euh… mes yeux faiblissent, et je dois forcer beaucoup plus pour lire un texte… » Avança-t-il hasardeux.
Les yeux verts du capitaine le percèrent de part en part : « Complètement irresponsable ! Et ça prétend me faire la morale ! En sachant que tu avais des ordres et que tu étais incapable de les déchiffrer, tu aurais dû m’en faire part ! » Rejetant sa faute sur le vieil homme, elle montra le petit tas de cendres : « Voilà ce qui se passe, à cause de ta négligence ! »
Vignus approcha en titubant : « Il se passe quoi là ?
_ Il se passe que ce vieux con est même pas foutu de lire un message ! » Grogna Ludina.
« Disons plutôt qu’une jeune soûlarde pense que tout ce qui ne lui appartient pas mérite de périr dans les flammes, y compris les ordres du Maître de Confrérie ! » Protesta Priramas.
Une petite voix hésitante tenta d’interrompre le flot d’injures : « Excusez-moi, je vous prie… seriez-vous des Compagnons de Route ? »
Ludina jeta un œil sceptique à la nouvelle intervenante dont l’aspect elfique et maigrichon lui arracha aussitôt une cinglante réplique : « Désolée ! On est des Compagnons de Route, mais pas des compagnons de voyage, sac d’os ! Alors, n’espère même pas te joindre à nous, parce qu’on embauche que des bombes sexuelles ou des vieillards aveugles ! »
La chasseresse elfe sortit prudemment un parchemin, envoyant un regard venimeux à Ludina, et le tendit au nain avec répulsion : « Moi aussi, je suis un Compagnon de Route ! »
Ludina, toujours remontée et dégrisée en rajouta : « Ouais, c’est sûr ! Avec les deux œufs au plat que tu affiches sous ton surcot, on risque pas de te prendre pour une femelle ! »
« Dis-moi, Grande gueule ! » Prostesta la jeune elfe d’un ton égal à l’agression qu’elle venait de subir : « C’est quoi les tâches sur ta figure ? Un escadron de moucherons aurait-il pris ta tronche pour une piste d’atterrissage ? »
La nervosité gagna rapidement les protagonistes de l’altercation, au point que la remarque de Vignus manqua de passer inaperçue : « Vous êtes sûr, Priramas, que vous n’avez pas la moindre idée de ce que contenaient les ordres ? Parce que si on campe ici, on ne sera ni riches, ni réputés. Autant dire que Nindesiel ne serait pas des plus heureuses d’apprendre que notre groupe demeure inactif par ces temps de troubles... »
Le Mage tira de l’herbe de sa tabatière commença à bourrer sa pipe en s’asseyant dans un fauteuil près de l’âtre : « La vérité donc. » Il soupira en voyant l’air déterminé du nain : « Elle veut que nous partions surveiller la Fête du Solstice dans la Comté. Depuis peu, il semble que des hordes de bandits tentent d’entrer au pays des hobbits…
_ Ainsi donc, vous l’avez lu, ce message. » Ponctua le nain avec malice.
Priramas grommela longuement, poussant d’incompréhensibles jurons qui se perdaient dans la fumée de sa drogue, avant de se décider à répondre : « Oui, oui, j’avoue ! Je l’ai lu ! » A cette mention, la voix colérique de Ludina se tut aussitôt, le regard inquisiteur de cette dernière perçant le mage de part en part. Baissant la tête devant une telle animosité, il expliqua en désignant le capitaine du doigt: « On nous place sous le commandement de la folle furieuse, jusqu’à nouvel ordre ! Et comme je le disais, nous partons pour la Comté, afin de veiller au bon déroulement de la Fête du Solstice…
_ Et les autres membres de l’équipe ? » S’enquit Sildaya d’une voix fluette. « N’aurait-on pas dû être six ?
_ Apparemment, la chef ne veut plus qu’on les attende. » Avança Ludina. « J’imagine que nous allons devoir faire la tournée des tavernes, histoire de veiller au grain. Et à ce que j’en sais, y en a un bon paquet, dans la Comté ! »
Priramas manqua de s’étouffer avec sa pipe en entendant le dernier argument. N’ayant que trop traîné avec la soiffarde, il songeait que la première bataille serait aussi la dernière…
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